jeudi, novembre 09, 2006

Autonomie et Dignité pour le Conseil indigène populaire de Oaxaca.

Le Café Cambio a eu la chance, mercredi dernier (8 novembre), de recevoir deux représentants du Conseil Indigène Populaire de Oaxaca. Le Conseil Indigène Populaire de Oaxaca “Ricardo Flores Magón” (CIPO-RFM) est une organisation qui regroupe une vingtaine de communautés autochtones de l’État de Oaxaca, au Mexique (Chatinos, Mixtecos, Chinantecos, Cuicatecos, Zapotecos, Mixes, Triquis, noirs et métisses). Leur mission est la reconstitution et la libre association des peuples autochtones par l’autonomie et l’action directe pour, entre autres : promouvoir, diffuser, et défendre les droits humains, territoriaux, sociaux, politiques et culturels des peuples et individus ainsi que le développement de projets durables, d’autosuffisance qui permettent le développement intégral des communautés autochtones tout en respectant les écosystèmes et les cultures locales, dont la défense et la sauvegarde de la nature et du territoire.
Rappelons que dans l’État de Oaxaca, situé dans le Sud du Mexique, 56.3% de la population est autochtone. Pour les populations autochtones du Mexique, l’accès aux services sociaux est plus qu’insuffisante : manque de cliniques et de médecins, de services d’eau potable, d’écoles, d’habitations convenables, etc. Ce contexte de dé favorisation socio-économique engendré par une discrimination systémique explique la naissance du CIPO-RFM dans les années 1980’.

La venue de ces déléguéEs n’est certes pas une coïncidence car en juin dernier, les professeurs de Oaxaca ont commencé une grève, qui fut sévèrement réprimée par les autorités locales. À la suite de cette répression, le peuple s’organise et réclame la démission du gouverneur de l’État. Ceux-ci occupaient pacifiquement la place historique du Zocalo (centre de Oaxaca) depuis le 15 mai pour des demandes salariales et l’amélioration des infrastructures de l’éducation. La répression s’est soldée par la mort de 11 personnes dont une femme enceinte, deux enfants, un journaliste de Indy Média New York ainsi que par la destruction des emplacements de la radio communautaire «Radio Planton», principale émettrice de la voix populaire. C’est dans cette optique que plusieurs organisations populaires, dont le CIPO-RFM, ont décidé de former une organisation massive, de plus de 360 organisations populaires, nommée «l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca» (APPO).
C’est donc afin de briser le silence sur les meurtres, le harcèlement, les agressions et pour affirmer leur désir unanime d’autonomie que le CIPO-RFM est présentement en tournée au Québec. Encore aujourd’hui, la ville est constamment menacée par l'armée, la police et des civils armés payés par l'état pour semer la terreur. Mais les barricades tiennent encore et preuve est faite qu'une autre vie est possible pour ces communautés, celle où les gens on repris le pouvoir sur leur vie, où l'assemblée et la démocratie directe sont les seules formes de prise de décision.


MOMO
Pour en savoir plus : www.asambleapopulardeoaxaca.com

mercredi, mai 31, 2006

ÉCO-SOCIÉTÉ ET ENVIRONNEMENT

Libérer l’homme, quel noble quête! La charte des droits de l’homme est souvent rapportée, mais celle du droit de la nature, où est-elle citée? Les années avancent, un nouveau siècle débute et les problèmes s’aggravent. L’heure est à l’action. Il y a encore des alternatives, mais le temps est compté. Michel Jurdant écrit : «l’alternative, ce n’est ni un mouvement, ni un programme, ni une révolution, ni une contestation ou une contre-culture, mais pourtant c’est tout cela à la fois. L’alternative est difficile à saisir et pourtant elle existe bel et bien dans l’action plutôt que dans la réflexion. » Nous nous devons de ralentir. La vitesse excessive de la surconsommation a poussé aussi du même fait la surproduction des déchets. Dans cette logique, la surface de terres cultivables ou cultivées est anormalement réduite. Les terres sont plutôt utilisées pour l’élevage d’une quantité incroyable de bétail, destinée au marché du fast food nord américain. Une nouvelle société doit donc être basée sur des valeurs écologiques qui sont en respect avec la nature, de même, des points très précis sont recherchés :

Voici donc cinq sujets traités par une éco-société. Vous retrouverez dans les semaines à venir une série d'articles sous le thème d'éco-société. En bout de ligne, vous devez comprendre cette construction comme état l'aboutissement de plusieurs chapitres ou sections. J'espère qu'ils vous feront réfléchir et vous aideront à vous construire un raisonnement alternatif sur ce que pourrait être une bonne logique dans une société alternative basée sur l'autogestion, l'égalité, la solidarité et bien évidemment sur l'écologie. Bonne lecture!

Section 1 : crimes contre les éléments (vision philanthropique de l’éco-société actuelle)

Section 2 : La biodiversité une ressource menacée.

Section 3 : Notion de durabilité visée par l’alternative.

Section 4 : Vie biologique qu’est que c’est ?

Section 5 : Symbiose entre l’homme et la nature. (Construction de votre habitat en
respect avec votre environnement)


Crime contre les éléments ? (section 1)

La conversion des fermes familiales aux fermes–usine nous apporte une catastrophe écologique : de l ‘eau impropre à la consommation de la nourriture que nous ne devrions pas manger, ainsi que la perte de diversité génétique. On peut se rendre compte aujourd'hui que l’amour de la terre a été remplacé par l’amour des chiffres, avec bien sur de graves conséquences écologiques. Mais, il faut encourager l’agriculture basée sur des générations de savoir accumulées à propos de l’endroit où l’on cultive :le terrain, les sols et la vie qui va avec le climat, l’eau, les rotations des saisons, etc. L’agriculture est quelque chose d’intime qui implique le fermier, la terre et la communauté. Avec comme but de conserver et d’améliorer ces échanges essentiels à la vie. Le problème c’est l’agriculture industrielle, qui essaie de simplifier la nature en se concentrant sur un seul aspect : la rentabilité. Des champs de dizaines de kilomètres en monoculture. Des méthodes de culture intensive qui font que l’eau qui emporte nos sols par érosion. Des pesticides qui sont censés tuer les pestes indésirables :insectes, champignons, mauvaises herbes, mais qui tuent toutes la vie dans le sol. Les agriculteurs industriels utilisent les engrais chimiques pour combler le manque de minéralisation de la matière organique. Tout ceci dégrade le sol, sa structure, sa capacité d’absorber ou retenir l’eau. C’est un cercle vicieux. Et ça sans parler des répercutions tout aussi importantes dans l’air et l’eau. Nous devons encourager les fermiers à la diversité génétiques. Un retour à une agriculture où la nature sert de mesure à toutes nos actions. Un système économique qui décourage l’envoi de nourriture d’un bout de la planète à l’autre et favorise l’agriculture locale et diversifiée. Avec des vrais agriculteurs sur la terre. Voilà la bonne quête à entreprendre.

VOICI QUELQUES ALTERNATIVES AUX PROBLÈMES DE L’ARGRICULTURE MODERNE :

1-Éliminer la monoculture et revenir aux rotations et aux cultures diversifiées produites pour la consommation locale ou régionale. Minimiser les cultures destinées à l’exportation. Augmenter les tarifs sur l’importation. Travailler à obtenir une autosuffisance alimentaire locale ou régionale. Ceci va réduire l’utilisation de produits chimiques, la mécanisation, et l’utilisation du pétrole, en même temps ça va aider à sauver les fermes familiales.

2-Réduire l’érosion du sol à des niveaux acceptables en éliminant les produits chimiques, la machinerie lourde, les pratiques culturales intensives et la monoculture. Revenir aux sources naturelles d’éléments nutritifs, favoriser le compostage.

3-Fermer toutes les fermes-usines, qui sont de vraies camps de concentration pour animaux et qui sont responsables des problèmes de surplus de fumier actuels.

4- Réintroduire des pratiques qui ont passées l’épreuve du temps et qui sont sécuritaires pour les sols : les rotations, les engrais verts, les plantes abris, les couverts végétaux et la mécanisation limitée.

5- Revitaliser les communautés rurales. Elles doivent devenir assez fortes et vivantes pour supporter les agriculteurs avec des services et des marchandises. Il faut arrêter de voir les régions comme immenses réserves de ressources naturelles.

6-Laisser la nature être la mesure finale de toute décision. Pas l’argent, la nature!



Une fois atteinte la sécurité matérielle, le bonheur ne repose plus sur le revenu national ou personnel. Il semble que le mieux soit un jeu éminemment frustrant qui trouve sa source dans la fallacieuse confusion entre la quantité d’objets et la qualité de la vie. Les meilleur choses de la vie s’avèrent n’être pas des choses. En fait, posséder moins ne veut pas nécessairement dire être privé, cela peut fort bien nous libérer. Le véritable épanouissement vient de l’être et des autres, qui ensembles peuvent contribuer à la vie plutôt que de prendre et de retirer. Aujourd’hui, des milliers de personnes ont découvert qu’il est largement plus profitable, pour eux et pour la planète, de ralentir leur consommation de simplifier leur vie.

mardi, mai 23, 2006

Les carottes c'est fini!


MOMO et JOJO tiennent spécialement à remercier tous les auditeurs et auditrices qui soutiennent les médias alternatifs.
Continuez de résister, la lutte n'est pas finie!
La rue vous appartient!

un gros merci à CKIA-FM
à Catherine Lebel, Johnatan Leclerc, Phil côté, ainsi squatent-elles, J-F Rodriguez, le journal Droit de parole, les politiciens, en particulier Harper et Charest, la gang d'au-raz des pâquerettes, Les bleu pelouse, Badoo et tous les fidèles du jeudi soir 19h au 88,3 fm.


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lundi, mai 22, 2006

LA LIBRAIRIE SOCIALE AUTOGÉRÉE LA PAGE NOIRE ET LUX ÉDITEUR VOUS INVITENT, AU LANCEMEMENT DE « L'ANARCHISTE ET LE DIABLE » DE NORMAN NAWROCKI

Jeudi, 1er juin 2006, 6 à 8 heures

Au Bal du Lézard (1049, 3e avenue)

Pour l'occasion, Norman Nawrocki jouera quelques extraits de son tout dernier album,
Lettres de Pologne, ainsi que des extraits mis en musique de L'Anarchiste et le diable.

Découvrez ce qui se passe lorsque Norman Nawrocki et ses collègues de Rhythm
Activism décident d’aller injecter un peu de rock’n’roll anarchiste canadien dans
les veines de l’Europe. L’Anarchiste et le diable raconte, avec humour et lucidité,
la fascinante histoire de cette tournée européenne. À la fois récit de voyage et
journal personnel, on y découvre les
dessous de la scène musicale indépendante, où la culture rebelle fait loi.
Oscillant entre la réalité et la fiction, L’Anarchiste et le diable nous offre
également vingt-trois légendes urbaines mettant en scène celles et ceux qui
représentent le nouveau visage balafré de l’Europe.

Norman Nawrocki
L’Anarchiste et le diable
Voyages, cabarets et autres récits
304 pages
25,95 $

dimanche, mai 21, 2006

Incubateur d'un anarchisme pluriel


Frédérique Doyon, Le Devoir du samedi 20 et du dimanche 21 mai 2006

De petite manifestation marginale, le Salon du livre anarchiste (SLA) et le festival de l'anarchie qui le précède sont devenus, en sept ans, un rendez-vous notable quoique encore modeste dans la métropole.

«Ça prend vraiment de l'ampleur, corrobore Louis-Frédéric Gaudet, membre du collectif organisateur du SLA, qui se déroule aujourd'hui même, samedi. Il y a toujours plus de participants d'année en année. On le voit dans la réponse du public et des exposants.» Depuis la création de ce salon en 2000, l'achalandage est passé de quelques centaines à quelques milliers de visiteurs. L'an dernier, les organisateurs estiment qu'environ 3000 personnes y ont pris part. Le nombre d'exposants s'est aussi accru, atteignant de nouveaux sommets pour cette septième mouture avec 110 maisons d'édition et groupes politiques distincts, venus de huit pays (dont le Canada), comparativement à la dizaine de stands du tout premier salon. Cette année, ils arrivent du Canada, des États-Unis, de la France, de la Belgique, de l'Espagne, de l'Uruguay, du Venezuela et de l'Argentine. La Confédération nationale du travail d'Espagne et la Commission des relations anarchistes du Venezuela sont notamment présentes, cette dernière à travers son matériel éditorial seulement, car on a refusé le visa d'entrée au pays à ses représentants. Victime de son succès, le SLA a même dû refuser plusieurs «zines» -- ces petites publications maison réalisées par des collectifs d'auteurs. «On a un gros problème d'espace», indique M. Gaudet à propos du site du CEDA (Centre d'éducation populaire de la Petite-Bourgogne et de Saint-Henri), où se tient l'événement depuis quelques années. «On pourrait sûrement accueillir plus d'ateliers et d'exposants.»

Contrairement à ce qu'on croit, les éditeurs alternatifs qui occupent les stands ne sont pas tous des groupes obscurs. Écosociété, les Éditions Lux, la maison américaine AK Press y figurent, ainsi que des groupes politiques comme CLAC (Convergences des luttes anticapitalistes) et la Fédération anarchiste de France, qui proposent aussi leurs propres publications.
Mixité distinctive

Né dans un contexte politique précis, en 2000, pendant la préparation des manifestations contre le Sommet des Amériques à Québec, le SLA a sûrement bénéficié de la déferlante altermondialiste, qui repose sur des principes anarchistes en préconisant des solutions politiques à l'écart des institutions. «Le Salon a grandi à partir des réseaux qui se sont consolidés dans le militantisme», précise M. Gaudet. Mais le caractère multiculturel et ouvert de Montréal a aussi offert un terrain propice à l'épanouissement de l'événement, qui se distingue dans l'univers kaléidoscopique de l'anarchisme. «Ce qui fait la particularité du Salon de Montréal, c'est que c'est le seul endroit en Amérique -- même dans le monde, si je me fie aux autres salons que j'ai visités -- où il y a vraiment une mixité, où les différentes tendances de l'anarchisme se rejoignent», dit M. Gaudet. Des groupes ne se réclamant pas officiellement de l'anarchisme mais dont les pratiques sont très libertaires (comme les groupes de solidarité pour les droits humains avec l'Amérique latine et ceux qui s'impliquent auprès des immigrants et des réfugiés ici) côtoient les anarchistes plus traditionnels comme la Fédération anarchiste de France. À l'inverse, cette dernière ne fréquente pas le salon anarchiste de San Francisco, encore contreculturel et très associé au mouvement punk. «À Montréal comme tel, le milieu est extrêmement dynamique à cause des différentes tendances qui se rencontrent, ça donne une couleur très politique à l'événement, très ancrée dans les luttes qui s'organisent. C'est une tradition politique qui est en train de se définir.» Anthropologie anarchiste Depuis le début du mois, une flopée d'activités culturelles se succèdent dans le contexte du festival de l'anarchie : spectacles de musique, pièces de théâtre, films, cabarets, lancements de livres. Le festival culmine avec le Salon du livre aujourd'hui (samedi) et se conclut par une journée d'ateliers demain (dimanche). Parmi les invités spéciaux, George Sossenko, 86 ans, vétéran de la guerre civile espagnole dans les milices républicaines, vient témoigner de son expérience comme militant antifasciste de la colonne anarcho-syndicaliste Durruti, à l'occasion du 70e anniversaire de la fin de la révolution espagnole. Le membre du Collectif Capital Terminus -- groupe sympathisant de la NEFAC (fédération des communistes libertaires du Nord-Est) -- parlera des défis du combat contre le fascisme et de l'avancement de la révolution sociale. Auteur important de l'anarchisme contemporain, l'Américain David Graeber vient lancer son livre Pour une anthropologie anarchiste dans la métropole ce soir (samedi), pour marquer le 10e anniversaire de l'Institut des études anarchistes. Le propos central de son ouvrage, soit comment envisager le changement social en dehors des institutions, fera l'objet d'un débat. «L'anarchisme, en tant que philosophie politique, est véritablement en plein essor, écrit-il en introduction de son livre. Des mouvements anarchistes ou inspirés de l'anarchisme se développent partout dans le monde. De fondement de l'organisation dans le mouvement altermondialiste qu'ils étaient, les principes anarchistes traditionnels -- autonomie, association volontaire, autogestion, démocratie directe -- en sont venus à jouer ce rôle dans des mouvements radicaux de toutes sortes. Les révolutionnaires au Mexique, en Argentine, en Inde et ailleurs parlent de moins en moins de prendre le pouvoir, et ont commencé à formuler des idées radicalement différentes sur ce que signifierait même la révolution.» Si le contexte culturel de Montréal (la diversité des cultures, des langues) a peut-être un lien avec le dynamisme du SLA, celui-ci profite sûrement aussi d'un contexte favorable plus global.

lundi, mai 15, 2006

Retour sur la guerre civile espagnole: conférences de Georges Sossenko à Québec et Montréal



Dans le cadre du 70e anniversaire de cette lutte révolutionnaire légendaire, Georges Sossenko, un vétéran de la guerre civile espagnole, viendra présenter son expérience historique comme militant de la colonne Durruti et analysera les énormes défis qu'ont été le combat contre le fascisme et l'avancement de la révolution sociale.

En 1936 le peuple d’Espagne se souleva pour résister à un coup d’État mené par les militaires dans la foulée d’une vague fasciste déferlant sur l’Europe. Les militants de la CNT, le plus grand syndicat du pays, défendaient ouvertement les idéaux anarchists et ont organisé des milices populaires afin de vaincre l’ennemi fasciste pour commencer à transformer leur pays d’une manière radicale. Commémorez la lutte contre le fascisme et le 70e anniversaire de la guerre civile Espagnole avec le vétéran anarchiste George Sossenko.

A Québec :
Mardi le 16 mai 2006 à 19h00à la Maison de la coopération,155 boul. Charest Est (salle 2)contribution volontaire à l’entréeInfo : nefacquebec@yahoo.ca

A Montréal :
Jeudi le 18 mai 2006 à 18h00au Comité social Centre-sud,1710 rue Beaudrycontribution volontaire à l’entréeInfo : mtl@nefac.net

Dimanche le 21 mai à 11h00au CEDA, 2515 Delisledans le cadre du Salon du livre anarchiste de MontréalInfo : anarchistbookfair.taktic.org/

mercredi, mai 10, 2006

La Coalition s’inquiète de la préparation d'un projet de loi pour évincer encore plus rapidement les locataires démunis.


La Coalition pour le droit au logement de la région de Québec s’inquiète du contenu d’un projet de loi que prépare la ministre des Affaires municipales et des Régions, Madame Nathalie Normandeau.

Si ce pré-projet de loi devient réalité, il introduira une nouvelle procédure expéditive d’évictions pour non-paiement de loyer. D’importantes hausses de tarifs à la Régie du logement sont envisagées pour financer ce projet au coût récurrent de près de 1,3 millions de dollars annuellement. «Alors que les problèmes de logement sont nombreux et qu’un projet de politique globale est attendu depuis l’automne 2004, pourquoi agir sur cette problématique qui est pourtant déjà traitée prioritairement par la Régie du logement dans un délai moyen de 1,3 mois», se questionne André Trépanier, responsable des dossiers politiques au Regroupement des Comités Logement et Associations de Locataires du Québec (RCLALQ).
Rappelons que selon le dernier rapport annuel de la Régie du logement (2004-2005), le délai moyen de 1,3 mois de traitement des demandes relatives au non-paiement de loyer est le plus rapide. Les autres délais sont de 1,4 mois pour les causes civiles très urgentes, 8,9 mois pour les causes civiles urgentes, 14,5 mois pour les causes civiles ordinaires et de 6,3 mois pour celles en fixation de loyer.

Selon les plans de Madame Normandeau, dix jours après le dépôt de leur demande, les propriétaires pourraient obtenir un jugement en éviction sans que le locataire soit entendu en audience. On continue aussi de refuser aux locataires de s’expliquer sur les raisons de leur retard (ex. : attente de prestations assurance-parentale, de CSST ou d’Assurance-Emploi), et rien n’est envisagé pour favoriser la conclusion d’entente de paiement des sommes dues comme cela se fait actuellement avec Hydro-Québec. On préfère les condamner d’être pauvres dans une société riche.

Pour financer son projet, Madame Normandeau envisage des augmentations substantielles de tarifs à la Régie du logement pour consacrer la priorité aux évictions, et ce, sans améliorer le traitement des autres causes qui continuerons à avoir de longs délais d’attente, particulièrement celles des locataires demandant des réparations. «Si Madame Normandeau souhaite réellement réduire les délais à la Régie du logement, elle devrait lui accorder les ressources suffisantes pour faire son travail et embaucher le nombre de régisseurs nécessaires», précise le porte-parole du RCLALQ.

En conclusion, la Coalition pour le droit au logement invite toutefois la ministre des Affaires municipales et des Régions à agir sur les causes de l’incapacité de payer le loyer et le travail de la Régie du logement. Depuis 2000, le coût des loyers a bondi de 15% à 26% dans les principales villes du Québec et les locataires pris avec des problèmes de logement se comptent par milliers. L’accès au logement, le contrôle des loyers, la construction de HLM et le maintien des locataires dans leur logement sont les principales pistes de solutions qui sont disponibles dans Pour une politique de l’habitation au Québec

Pour se faire, la coalition pour le droit au logement de la région de Québec organise une action de piquetage devant le Musée national des beaux-arts du Québec afin d’accueillir la ministre Nathalie Normandeau qui vient faire une allocution à la Table Habitation Québec, le 12 Mai prochain à 9h, question de faire connaître notre mécontentement.

mercredi, mai 03, 2006

Le 1er Mai au Québec : 100 de luttes


L’année 2006 marque le centième anniversaire du 1er mai au Québec. En effet, c’est à Montréal, en 1906, que des travailleuses et des travailleurs soulignent pour la première fois cette journée en défilant dans les rues du centre-ville. L’initiative de cette manifestation revient à un groupe d’inspiration anarchiste, le cercle « Aide Mutuelle », composé principalement de travailleurs et de travailleuses d’origine juive, mais aussi de quelques immigrants irlandais. Pendant plusieurs mois, ils/elles planifient cette action minutieusement. Pourtant, celle-ci failli ne pas avoir lieu. Les ouvriers et ouvrières d'origine juive craignent que leurs camarades francophones et anglophones ne se désistent à la dernière minute en les laissant manifester seul-e-s dans les rues de Montréal. C'est finalement un membre du cercle « Aide Mutuelle », le poète Jack Dorman, qui servit de pont entre les différents groupes linguistiques, permettant à chacun d'eux de compter sur l'appui des autres. Des socialistes et des libertaires francophones, dont Albert Saint-Martin, se joignent à la manif.

À en juger par le compte-rendu publié par le journal La Patrie, cette première manifestation fut couronnée de succès: « la manifestation socialiste a été imposante et par le nombre de manifestants et par l'enthousiasme qui n'a cessé de régner dans les rangs de la longue procession qui a défilé par les rues Sainte-Catherine, Saint-Denis, Craig et Saint-Laurent ». D'après les journaux, entre 500 et 1000 personnes (1) de toutes « nationalités » confondues (Italiens, Roumains, Juifs, Irlandais et Canadiens-français) se sont d'abord réunies vers 19h00 à la Salle Empire au coin des rues Sainte-Catherine et Saint-Laurent avant de se diriger vers le Champ de Mars accompagnées par une fanfare italienne (qui ne sait jouer que la Marseillaise !). Parmi les manifestant-e-s, on retrouve les ouvriers et les ouvrières de la compagnie Bargain Clothing, qui se sont mis-e-s en grève le matin même après que leur patron ait refusé de leur accorder congé pour le 1er mai et de réduire leurs heures de travail. Sur le trajet, les manifestant-e-s s’arrêtent sur la rue Saint-Denis devant l’Université Laval et crient « Vive l'Anarchie! » et « À bas la calotte! », ce qui ne manque pas de susciter la controverse parmi les bourgeois et les étudiants qui observent la scène. À leur arrivée au Champ de Mars, Jack Dorman prend la parole pour dénoncer « le pouvoir des despotes », tout en prédisant « le triomphe du socialisme dans tout l'univers ». Il encourage les participant-e-s à manifester leur solidarité avec trois membres de la Western Federation of Miners accusés du meurtre du gouverneur de l'Idaho. Une quête s'organise séance tenante parmi les manifestant-e-s et rapporte la somme de 8 $.

Cette première célébration du 1er mai marque le début d’une tradition à Montréal. Chaque année, des centaines, voire des milliers de travailleurs et de travailleuses défileront dans les rues de la Métropole malgré la répression qui s'abat progressivement sur eux. Le clergé catholique (le même qui donne aujourd’hui son appui aux manifestant-e-s!) cherche par tous les moyens à interdire toute autre démonstration. Cet appel sera entendu par des étudiants de l'université. Ceux-ci iront par dizaines attaquer les manifestant-e-s réuni-e-s au Champ de Mars le 1er mai 1907 avant que le rassemblement ne soit finalement dispersé par les charges répétées de policiers à cheval. Le même scénario se reproduira pendant plusieurs années sans pour autant freiner l'ardeur des militant-e-s socialistes et anarchistes qui poursuivent néanmoins leurs activités.

Aujourd'hui encore, les anarchistes sont au coeur des luttes pour l'émancipation sociale. Nous souhaitons rendre hommage à toutes celles et ceux qui ont donné leur vie afin que nous puissions toutes et tous vivre un jour libres et égaux. Plus que jamais, le combat continue!
(1) Les organisateurs et organisatrices évaluent pour leur part leur nombre à 1800.

vendredi, avril 14, 2006

La démocratie en 2006 :Une robe de bal sur une grosse vache…


Les politiciens, ainsi que leurs diffuseurs idéologiques communément appelés médias, sont profondément alarmés au sujet de la pratique démocratique telle qu'ils la conçoivent. On entend partout que les jeunes ne s'intéressent plus à la politique, que la population en général est blasée, écœurée et qu'une vague de cynisme sans précédent envers la classe politique assombrit la démocratie. Puisque cette classe politique avance que le fondement même de notre société est cette dernière, il est primordial de bien comprendre ce qu'elle signifie vraiment. Le petit Larousse nous donne donc une petite définition du concept de démocratie : « Régime politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté lui-même, sans l'intermédiaire d'un organe représentatif (démocratie directe) ou par représentants interposés (démocratie représentative). » En ce qui concerne notre société, c'est plutôt la deuxième définition qui s'impose car en guise de représentants interposés siègent de beaux grands partis qui se targuent de représenter les valeurs et les ambitions sociales de leurs concitoyens.

Deuxième concept : celui de parti politique. Considérons le parti politique comme une entité. La première fonction d'une entité - que ce soit une meute de loups, des micro-organismes, une colonie de fourmis - est de veiller à sa survie. Les partis politiques, en tant qu'entités évoluant au sein de l'institution politique établie, n'y échappent pas et l'obsession quasi maladive pour les sondages portant sur les intentions de vote est là (entre autres) pour le prouver. À la lumière de ces considérations, peut-on vraiment avoir confiance au fait que ces entités politiques sont là prioritairement pour nous représenter ? La question est légitime et met en doute la pratique démocratique telle qu'elle nous est imposée, et quand je dis imposée, je pèse mes mots.

En effet, pour la classe politique en général nous ne sommes que des petits consommateurs impénitents qui se transforment, une fois aux quatre ans, en citoyens fiers de vivre en démocratie et de pouvoir exercer son droit de vote. Dans une société où règne une division du travail extrême (de sorte que chacun peut difficilement contextualiser son rôle dans la société et les effets directs de ce dernier sur celle-ci) chacun, de son côté, tente de vivre son petit american dream : un arracheur de dents, un éboueur, un courrier à vélo, un gérant de Wall-Marde, sans oublier le politicien, qui lui est payé pour faire de la politique, et pour construire ce que c'est que de faire de la politique. Comme le vidangeur est expert en vidanges, le politicien doit sûrement être expert en politique. Donc on en vient à penser que la politique, c'est pour les politiciens et qu'il ne faut sûrement pas essayer ça à la maison, ce sont des professionnels…

Or, ce que la classe politique ne comprend pas, c'est que la politique est partout. En effet, lorsque je décide d'acheter tel ou tel produit, c'est politique, lorsque je me contente de porter les mêmes vêtements année après année sans tomber dans le panneau de la mode, c'est politique. Deux personne qui discutent ensemble c'est de la politique. Alors quand la classe politique et ses petits amis des médias avancent qu'il y a un désintéressement par rapport à la politique, ce qui leur échappe, c'est que le désintéressement est plutôt par rapport à leur façon de voir et de faire la politique, car la politique est partout, c'est qu'ils ne la voient plus, trop occupés à gérer leur image et à paranoïer sur des sondages sans grande valeur.

Une preuve de ce que j'avance serait les efforts déployés par le ministère de l'éducation (outil de reproduction sociale gouvernementale) pour inculquer aux élèves du secondaire les principes parlementaires en les initiant à une sorte de chambre des communes où les élèves sont invités à occuper le rôle d'un ministre et à "faire de la politique" : pseudo initiation à la démocratie si vous voulez mon avis, car quand un jeune dit qu'il n'en a rien à faire de la politique, que cela ne l'intéresse pas, il fait justement de la politique et il use de son droit démocratique sans le savoir puisque ce qu'il rejette inconsciemment, c'est le modèle politique "prémaché", construit et imposé par une classe qui, à travers le temps, a su tirer profit de cette construction institutionnelle en galvaudant le concept de démocratie jusqu'à ne plus savoir ce qu'il signifie vraiment.

Pas besoin de citer le scandale des commandites pour savoir que la classe politique a beaucoup d'amis, et qu'ensemble, ils savent tirer profit du pouvoir, autant politique qu'économique, et qu'il est dans l'intérêt supérieur pour tous ces joyeux lurons que le système qui leur est si bénéfique se reproduise de sorte que le pouvoir, qui est de plus en plus économique, ne leur échappe pas : Il faut que ça reste dans la famille !

Cependant, le cynisme exacerbé envers la pratique politique ne trouve-t-il pas sa source directement de ceux qui sont les premiers en s'en plaindre ? Il suffit de s'attarder au langage utilisé par les médias lorsqu'ils traitent avec un sérieux déconcertant de la politique. L'emploi de termes et de concepts tels que la scène politique, le jeu politique dénotent déjà la nature spectaculaire de la politique où l'émotion est au premier plan. Pas surprenant que l'image d'un politicien soit un critère prioritaire quant à ses chances d'être élu ! Cela nous donne des électeurs qui votent selon leur "feeling" le jour du scrutin, un peu comme ceux qui vivent leur démocratie en votant à Star Académie. Les partis politiques soutiennent des idéologies fixes, qui ne peuvent changer en deux semaine et pourtant, les intentions de vote des électeurs, quant à elles, peuvent changer du tout au tout du jour au lendemain, comme si un parti de droite virait à gauche en deux jours. De ce fait, comment ne pas devenir cynique envers une telle mascarade où les visées politiques réelles doivent souvent être mises en sourdine de peur que cela nuise à leur image, qui elle, est devenue le principal facteur influençant les intentions de vote. Comment expliquer que les médias aient une aussi grande influence sur une élection ? C'est très facile, selon moi, de diriger le vote d'une population qui carbure à la désinformation et qui ne possède pas les moyens intellectuels (l'éducation, quel luxe !) pour débusquer les rhétoriques démagogiques insidieuses et subtiles qui se glissent entre deux publicités, paysage à la fois simple et complexe où peut proliférer en toute quiétude la pollution idéologique envahissante et aliénante.

Le pire dans tout ça, c'est que ce qu'ils appellent le jeu politique, ce petit jeu entre amis fortunés, à des répercussions réelles dans la vie de millions de personnes qui ne peuvent que subir les dommages collatéraux des décisions économiquement partisanes de ceux qui s'amusent en haut avec leur propre argent. De plus, la voix d'un électeur est condamnée à n'avoir aucune nuance. En effet, comment voulez-vous exprimer de véritables opinions politiques en cochant un x sur l'espace d'un carton associé à un parti qui a passé les derniers quatre ans à se regarder le nombril et "à jouer le jeu" d'un cirque médiatique, capable de faire d'une course interne à la chefferie d'un parti la préoccupation politique numéro un de toute une population pendant plus de deux mois.

Pour que les consommateurs de ce divertissement politique n'y voient que du feu, il est toujours utile de leur rappeler qu'une fois au quatre ans, ils ont le droit, la chance, le privilège de se faire entendre, d'exercer leur droit de vote et d'ainsi prendre pleinement part aux joies de la démocratie.

Pour les autre, ceux qui sentent le ras-le-bol leur ronger l'intérieur des yeux, il y a toujours cette bonne vieille rue, l'endroit même où s'exerce la politique, où elle se fait sentir, où elle se réinvente et où elle s'encre la dans réalité, le quotidien de milliers de gens comme vous et moi. Cet espace public, constamment violé par des publicités de toutes sortes, violé même par cette classe politique qui se permet d'envahir le paysage de pancartes de plastiques annonçant les visages de ceux qui joueront avec notre argent, notre qualité de vie et nos nerfs, nous appartiens de droit et doit être réapproprié. Sauf qu'une ré-appropriation de la rue par les citoyens dans la mesure où ces derniers réclament une rupture avec le modèle politique qui nous prend tous pour des triples imbéciles doublés de cons pathologiques irrécupérables aux épisodes psychotiques à tendance débile fait peur à ceux qui jouissent DU POUVOIR. Ils frémissent car ce sont les belles grandes idéologies qui leur sont si chères qui sont en périls, et c'est sur ces dernières que repose justement leur POUVOIR, qu'il se justifie et devient légitime (comment peuvent-ils être aussi omnibulés par cette recherche de pouvoir quand la démocratie prescrit le pouvoir au peuple).

Ainsi, une bande de syndicalistes égocentriques qui pleurent devant le Parlement pour avoir plus d'argent dans leurs poches pour enfin pouvoir aller à Cancun aux fêtes ne menace pas trop les fondements du pouvoir, ce qui explique que les policiers ne sont pas tenus d'user de trop de force répressive pour mater les manifestants. Inversement, une bande d'étudiants qui réclament la gratuité scolaire pour que tous puissent avoir accès à l'éducation selon leurs envies et leurs besoins (car la démocratie, c'est aussi l'égalité des chances) risquent de fragiliser le confort institutionnel établi et dont ces parasites sociaux savent si bien tirer profit. Des pauvres éduqués, quelle calomnie ! Ils comprendraient quels sont les mécanismes qui les tiennent dans leur pauvreté et la belle tour de Babel risquerait fort bien de s'effondrer. De toute façon, ils savent très bien que pour qu'il y ait des riches, ça prend beaucoup de pauvres …

De plus, des citoyens plus critiques, avec une meilleure compréhension du monde mettraient en péril la monumentale connerie qu'on nous sert à toutes les sauces et qui est si profitable pour eux et leurs amis.

C'est là qu'intervient notre ami le policier, celui qui possède une belle voiture dont le moteur tourne en permanence pour le plus grand plaisir de ceux qui aiment les étés chauds, très chauds. Le policier, celui qui possède une belle voiture où c'est écrit : protéger et servir le citoyen ! Celui qui maîtrise parfaitement la conduite automobile, le pistolet, le cassage de gueules; celui qui connaît la loi (connaître et comprendre sont deux choses) et qui l'applique sans se poser de questions; celui qui risque sa vie tous les jours pour que vous puissez dormir tranquille. C'est celui-là même qui se charge de briser les rangs de ceux qui en ont plus qu'assez de se faire prendre pour des cons et qui souhaitent changer leur paysage social pour le bien commun, pour l'intérêt du plus grand nombre. Quand les préoccupations environnementales deviennent une menace pour l'économie, pas de pudeur pour ces dociles outils du pouvoir économique à taper sur ceux qui le crient haut et fort et qui se manifestent un peu trop sur la place publique. Quand des milliers des personnes se réunissent pour faire valoir que la mondialisation, telle qu'elle se construit présentement, est d'une violence extrême pour la vie en général, ils sont aux premiers rangs, avec leur arsenal lourd pour être certains que les dirigeants ne se fassent pas déranger alors qu'ils décident du sort du monde en buvant des dry martinis et en dévorant des enfants (ça reste à vérifier mais bon…). À la lumière de ces considérations le slogan de la police est plutôt juste : «Protéger et servir». Protéger l'argent et servir ceux qui la possède. Il semble ainsi que la démocratie ne peut exister que sous une forme docile, pour ne pas dire débile, mais surtout imposée, de façon plutôt unilatérale et carrément coercitive par ceux qui ont trop à perdre pour démocratiser la démocratie, si je peux m'exprimer de la sorte.

Mais vous devriez vous consoler, nous vivons tout de même en démocratie, vous aurez donc tout le loisir, aux prochaines élections, de choisir les prochains "experts" en politique qui riront de vous en peine face en jouant avec vos vies et votre argent. Vous n'y verrez que du feu, car une robe de bal scintillante sait dissimuler à merveille une grosse vache…

mercredi, avril 12, 2006

13 avril, BLOQUONS CHAREST!



À la mi-avril, le gouvernement Charest aura trois années derrière lui... Trois longues années ponctuées de reculs sociaux et de vastes mobilisations pour contrer les projets gouvernementaux.

Pour une troisième année consécutive le REPAC soulignera ce triste anniversaire en organisant un blocage festif du boulevard Charest !

Cette manifestation se fera cette année sur le thème de la déconstruction de nos acquis sociaux mais aussi sur celui de la construction de notre projet de société.

Depuis le dernier Bloquons Charest, en avril 2005, de nombreuses tuiles démontrent où s'en va le Québec :

-des hausses massives des tarifs d'hydro-électricité ;
-la vente du Mont-Orford à des intérêts privés près du pouvoir ;
-appauvrissement planifié des personnes assistées sociales jugées aptes au travail ;
-ouverture à la privatisation du financement de la santé,
-adoption d'une loi matraque pour mettre au pas les syndicats ;
-absence de plan d'action contre les changements climatiques ;
-absence de politique de l'habitation.


Le 13 avril, bloquons Charest parce que nous revendiquons :
Des services publics de qualité accessibles à toutes et à tous et des programmes sociaux financés adéquatement et collectivement !

Une meilleure redistribution de la richesse !

Un environnement naturel et social qui assure un avenir viable.

Une fiscalité qui sert l’intérêt public et dans laquelleles compagnies et tout le monde paient leur juste part !

Projet de société en construction !

Résister c'est bien… proposer c'est mieux ! Face au rouleau compresseur, la solidarité est de mise, mais la force du mouvement communautaire et populaire repose de plus en plus sur les alternatives que l'on saura mettre de l'avant. Dans cette perspective de proposition, le Bloquons Charest du 13 avril prochain transformera le boulevard Charest en vaste chantier de construction.

Les membres des groupes et la population sont donc invitéEs à participer en grand nombre à cette manifestation à l'ambiance festive et créative. Pour bloquer Charest, nous vous invitons cette année à revêtir vos habits de construction : chemises à carreau, bottes, casque, et pourquoi pas des outils de construction ? Venez mettre votre grain de sel à cette manifestation participative qui enverra un message clair : non aux reculs dans nos droits sociaux, oui à un projet société qui nous ressemble et qui se fonde sur nos valeurs de solidarité !

Un autre monde est possible… à nous de le construire !

samedi, avril 01, 2006

MANIFESTATION PACIFIQUE CONTRE LA VIOLENCE POLICIÈRE


Dimanche, 2 avril, 13h, Pavillon Lemieux


Connaissiez-vous Stéphane ? Stéphane était étudiant en génie électrique à l'Université Laval. Il résidait au pavillon Lemieux et travaillait pour le service des résidences. Le 25 juin dernier, Stéphane s'est retrouvé en état de crise suite à la prise de drogue. Il y a eu intervention policière. Stéphane a été conduit au CHUL dans un état comateux pour être ensuite transféré à l'Hôtel-Dieu de Québec où il est décédé le 27 juin à 11h55.

Comme les policiers impliqués étaient de la police municipale de Québec, l'enquête a été confiée à la Sûreté du Québec. Après sept mois le rapport d'enquête a été remis au coroner Serge Turmel dont nous avons reçu rapport le 1er mars dernier. Ce rapport blanchi les policiers.


Nous ne partageons pas l'opinion du coroner dans ce dossier et nous considérons que les policiers ont mal agi. Voici les faits tels que dit dans le rapport du coroner :

- Au moment de l'intervention des policiers Stéphane était reclus dans la salle de bain d'une suite du 7e étage du Pavillon Lemieux. (nous avons visité les lieux et nous savons qu'il n'y a aucune issue, pas de fenêtre, donc aucune possibilité de fuite). Stéphane est nu et n'a pas d'arme.
- Au moins huit policiers armés sont présents, dont sept participent directement à l'intervention.
- Les policiers chargent Stéphane et le basculent dans le bain.
- Ils le maintiennent dans le bain avec un bouclier et lui mettent une couverture de laine rouge sur la tête et le haut du corps.
- Ils l'aspergent de poivre de Cayenne sous la couverture.
- Ils lui menottent les poignets et les pieds.
- Ils lui menottent les poignets avec les pieds (le rapport du coroner ne précise pas si Stéphane a été menotté dans le dos ou sur le ventre).
- On le sort du bain.
- Stéphane arrête subitement de résister.
- L'ambulancier enlève la couverture et constate que Stéphane est inconscient et ne réagit à aucun stimulus.

À son arrivé au CHUL on constate que Stéphane est dans un coma au stade 6. Il mourra deux jours après dans la plus grande solitude : Les policiers n'ont jamais averti ses proches, ni à son entrée au CHUL, ni lors de son transfert à l'Hôtel-Dieu alors qu'ils avaient été informés de l'état critique de Stéphane.

Bien que la perte de conscience corresponde exactement au moment de l'intervention policière où Stéphane, aspergé de poivre de Cayenne, avait la couverture sur la tête, le coroner prétend que la couverture "n'a probablement pas été un facteur déterminant dans la perte de conscience". Il conclut que les policiers étaient justifiés d'agir ainsi pour se protéger considérant que Stéphane était agité et qu'il saignait (risque de contamination). Nous pensons qu'avec l'équipement à leur disposition (bouclier, casque avec visière, gants, bottes) les policiers pouvaient se protéger sans attaquer. Et si ceux-ci s'en sentaient incapables, ils n'avaient qu'à attendre que Stéphane se calme, ses blessures étant manifestement moins dangereuses que leur intervention. Remarquons que Stéphane, avant l'arrivée des policiers, a croisé plusieurs étudiants, des membres de la sécurité et ne s'en est pris à aucun d'eux. Et, contrairement à ce qu'insinue le rapport du coroner, bien qu'il ait eu un casier judiciaire, Stéphane n'a aucun antécédent de violence et n'a jamais été condamné pour voie de fait. Il était apprécié de tous au Pavillon Lemieux et accomplissait son travail au service des résidences avec honnêteté.


Suite à ces événements, nous tiendrons une manifestation pacifique
dimanche, le 2 avril, à 13h
en partance du Pavillon Lemieux, où il y aura un rassemblement de 45 minutes
pour ensuite nous rendre au poste de police sur la route de l'Église

Nous dénonçons la violence de leur intervention avec Stéphane.
Nous dénonçons toute forme de violence policière.
Nous dénonçons toute forme de racisme des forces policières.
Nous dénonçons le manque de transparence et d'impartialité dans les enquêtes impliquant les policiers.

Vous êtes tous bienvenus. Nous vous invitons à apporter des affiches en faveur de la non violence et de la paix. Nous invitons les personnes qui ont des instruments de musique à les apporter pour cette manifestation pacifique en hommage à Stéphane Datey.

Christiane Dupuis, compagne de Stéphane
Mathieu Brassard Desjardins
Patrick Palo et les amis de Stéphane.

mercredi, mars 29, 2006

vendredi, mars 24, 2006

Déportation Imminente le 6 avril: le cas d'Amir Hodhod

Amir est un écrivain qui a fui l'Égypte il y a sept ans, craignant despersécutions à cause de son opposition aux idéologies fondamentalistes etde ses opinions politiques dissidentes. Après avoir quitté l’Égypte, il avécu trois ans et demi aux États-Unis, avant de quitter vers le Canadaafin d’éviter le racisme qui a suivi les événements du 11 septembre. AuCanada, Amir a fait une demande pour obtenir le statut de réfugié. Le 14mars 2006, il a reçu un avis de déportation, la date étant fixée pour le 6avril 2006. Amir sera déporté aux Etats-Unis (à cause de l’Entente surles tiers pays sûrs) où il sera presque certainement détenu puis déportéen Égypte.
Depuis son arrivée en Amérique du Nord, Amir a continué d’exprimer sesopinions politiques. Il a récemment dénoncé ouvertement la répression enÉgypte durant les récentes élections et le massacre des réfugiés soudanaisà Le Caire.

En tant que membre de Solidarité Sans Frontières, il a marché les septjours vers Ottawa en juin 2005 pour revendiquer la régularisation de touset toutes les sans statut, la fin de leur déportation et l’abolition descertificats de sécurité. Amir a également été actif dans le Réseau desTravailleurs et Travailleuses Solidaires et a été l’un des fondateurs dela Coalition Égyptienne pour la Justice et à la Démocratie. Il a, de plus,soutenu plusieurs autres réfugié-e-s en les aidant à obtenir leur statutet à s’établir à Montréal.

Les abus de l’Égypte envers les droits humains, incluant notamment larépression de la liberté d’expression, l’emprisonnement et les« disparitions » de dissidents politiques et d’activistes, la torture parla police et les militaires et la mort de prisonniers sont des faits biendocumentés. Il serait épouvantable que le Canada renvoie quiconqueaffronter ce régime, et particulièrement un dissident politique qui depuisbien longtemps, en Égypte comme au Canada, manifeste ouvertement sesopinions.

Cinquante pour cent (50 %) des demandes de statut de réfugié-e sontrefusées à chaque année au Canada. La raison évoquée pour refuser lademande d’Amir est qu’il ne possédait pas de documents prouvant qu’ilferait face à la persécution en Égypte. Plusieurs articles écrits par Amiren Égypte pourraient servir de documentation, mais ils demeurent enÉgypte et il a été impossible jusqu’à maintenant d’y accéder.

Récemment, Amir a réussi à retracer certains de ces articles, mais il n’apas été autorisé à les soumettre. Dans la Loi sur l’Immigration du Canada,il n’existe pas d’occasion pour soumettre de nouvelles preuves ou pourappeler la décision de la cour. Comme tant d’autres, Amir s’est vurefuser l’opportunité de présenter son cas comme étant celui d’un réfugiépolitique, et sera déporté devant un régime brutal contre lequel il a ététrès actif et s’est ouvertement manifesté.
Nous vous invitons donc à agir en solidarité avec Amir et à supporter sondroit à demeurer au Canada et à se voir accorder un statut de réfugié. Sa déportation étant dans moins de trois semaines, nous devons agirrapidement. Nous vous prions de manifester votre opinion en appelant ou en écrivant aux ministres listé-e-s ci bas. Un modèle de lettre est également accessible sur le site de solidarité sans frontières, que vous êtes libres de modifier si vous le jugezpertinent.

Vous pouvez exprimer votre appui à Amir en lui écrivant à l’adressesuivante : sollman200220022003@yahoo.com (en anglais préférablement) ou sansfrontieres@resist.ca.

mardi, mars 21, 2006

Cette semaine à l'émission: LA FRANCE S'ENFLAMME AU SUJET DU CPE!


Le CPE généralise la précarité Généralisons la lutte !!!

Le gouvernement prend les jeunes pour des kleenex. Sa solution au chômage, qui touche un(e) jeune sur cinq, c’est de donner au patronat la possibilité et de nous virer à sa guise. Cette trouvaille a pour nom « contrat première embauche » (CPE) et est réservée aux salarié(e)s de moins de 26 ans. S’il s’était appelé « contrat multiples licenciements », on aurait compris plus vite !
Le CPE est censé être un contrat à durée indéterminée (CDI) comme les autres. Sauf que le CPE donne l’autorisation à l’employeur, pendant les deux premières années du contrat, de licencier sans motif et sans la prime de précarité de 10% attachée aux contrats à durée déterminée (CDD) ! Quiconque a déjà fait un stage en entreprise peut se l’imaginer, deux ans à fermer sa gueule, à répondre à n’importe quelle exigence patronale, sous peine de se retrouver du jour au lendemain à la porte. Avec les conséquences que cela implique : comment trouver un logement, faire des projets d’avenir, bref, avoir une vie décente si l’on peut se faire virer au moindre changement d’humeur de son patron ?Mais le CPE, c’est également une mesure stratégique pour le capitalisme : précariser les jeunes travailleur(se)s, c’est exercer une pression sur l’ensemble du salariat. C’est par coups de boutoir successifs et ciblés que le pouvoir procède à une régression sociale d’ensemble (le gouvernement discute déjà de la généralisation de la période d'essai de 2 ans à l'ensemble des contrats).Et chacune de ces régressions s’accompagne d’une augmentation des profits patronaux, qui n’ont jamais été aussi élevés : 57 milliards d’euros de bénéfice net en 2004 pour les entreprises du CAC 40, soit 63% de plus qu’en 2003 !Nous imposer une insécurité sociale permanente, pour faire vivre une minuscule caste privilégiée, voilà l’avenir qu’on veut nous imposer.
Ça n’a que trop duré !
Le Contrat Première Embauche c’est :
– Un contrat de travail à durée indéterminée (CDI), dont la période d’essai serait portée à deux ans, contre quelques mois aujourd’hui.– Un contrat est discriminant, car réservé aux salarié(e)s de moins de 26 ans.– Un contrat donnant l’autorisation à l’employeur, pendant deux ans, de licencier un salarié sans motif.– Durant le premier mois, l’employeur est autorisé à licencier sans préavis, et sans aucune indemnité de licenciement. Au-delà il est astreint à un préavis et à une indemnité variables.– Comme il s’agit légalement d’un CDI et non d’un contrat à durée déterminée (CDD), il ne comprend pas la prime de précarité de 10 % attachée d’ordinaire aux contrats précaires.– Il entraîne des exonérations de charges sociales pour les patrons pendant trois ans, ce qui va creuser encore le déficit de la Sécurité sociale.
Construisons l’alternative
Nous avons les moyens de faire reculer le gouvernement. Partout où nous le pouvons, dans nos lycées, nos facs, nos lieux de travail, rassemblons-nous, débattons.- La solution au chômage c’est la redistribution du travail et des richesses. : réduction du temps de travail à 32 h/ semaine, sans perte de salaire et avec embauches correspondantes ;- Le but de l’éducation et de la formation doit être de permettre l’autonomie de chacun dans sa vie et son travail, pas de se conformer aux besoins momentanés des entreprises locales ;- La jeunesse scolarisée doit être autonome financièrement pour ne pas se transformer en un réservoir de main d’œuvre bon marché.
Organisons-nous
L’exemple des derniers mouvements sociaux le démontre : il ne peut y avoir de victoire que collective. Débrayons nos lycées, nos facs, nos lieux de travail, provoquons, organisons des assemblées générales (AG). Les moyens d’actions sont multiples : grèves, occupations, manifestations, actions directes… La mobilisation part de la base, elle doit donc être organisée collectivement et dirigée par ses propres AG. Et n’oublions pas : si la jeunesse doit être le fer de lance de la résistance au CPE, cette mesure est une attaque contre l’ensemble des travailleur(se)s !
un texte d'Alternative Libertaire.

mercredi, mars 15, 2006

Spécial Irlande!

Voici donc les deux livres que nos amis de l'émission spéciale sur l'Irlande nous ont parlés.


GUIFFAN, Jean. "La question d'Irlande", Bruxelles, Éditions Complexe, 1997, 238p. ( courte synthèse )

FALIGOT, Roger. "La résistance irlandaise, 1916-2000", Paris, Éditions Terrede Brume, 1999, 325 p.

Bonne lecture!
merci à Cillian et Pierre-Loup

MOMO

rester patient un texte sur l'IRA suivra prochainement
désolé je suis dans le jus.

mercredi, mars 01, 2006

À propos de l'internationalisation de l'Amazonie...


Voici une réponse intéressante du ministre brésilien de l'éducation interrogé par des étudiants aux États-Unis. Il est à noter que la presse nord-américaine a refusé de publier ce texte.

C'est en fait un discours du ministre brésilien de l'Éducation, dans le cadre d'un débat dans une Université aux États-Unis. Le ministre de l'Éducation, Cristovam Buarque, fut interrogé sur ce qu'il pensait au sujet de l'internationalisation de l'Amazonie. Le jeune étudiant américain commença sa question en précisant qu'il espérait la réponse d'un humaniste et non d'un Brésilien.

Voici la réponse de M. Cristovam Buarque :

« En effet, en tant que Brésilien, je m'élèverais tout simplement contre l'internationalisation de l'Amazonie. Quelle que soit l'insuffisance de l'attention de nos gouvernements pour ce patrimoine, il est nôtre.

En tant qu'humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu ambiant dont souffre l'Amazonie, je peux imaginer que l'Amazonie soit internationalisée, comme du reste tout ce qui a de l'importance pour toute l'humanité.

Si, au nom d'une éthique humaniste, nous devions internationaliser l'Amazonie, alors nous devrions internationaliser les réserves de pétrole du monde entier. Le pétrole est aussi important pour le bien-être de l'humanité que l'Amazonie l'est pour notre avenir. Et malgré cela, les maîtres des réserves de pétrole se sentent le droit d'augmenter ou de diminuer l'extraction de pétrole, comme d'augmenter ou non son prix.

De la même manière, on devrait internationaliser le capital financier des pays riches. Si l'Amazonie est une réserve pour tous les hommes, elle ne peut être brûlée par la volonté de son propriétaire, ou d'un pays. Brûler l'Amazonie, c'est aussi grave que le chômage provoqué par les décisions arbitraires des spéculateurs de l'économie globale. Nous ne pouvons pas laisser des motifs financiers brûler des pays entiers pour le bon plaisir de la spéculation.

Cela dit, avant qu'on internationalise l'Amazonie, j'aimerais assister à l'internationalisation de tous les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir à la seule France. Chaque musée du monde est le gardien des plus belles oeuvres produites par le génie humain. On ne peut pas laisser ce patrimoine culturel, au même titre que le patrimoine naturel de l'Amazonie, être manipulé et détruit selon la fantaisie d'un seul propriétaire ou d'un seul pays. Il y a quelque temps, un millionnaire japonais a décidé d'enterrer avec lui le tableau d'un grand maître. Avant que cela n'arrive, il faudrait internationaliser ce tableau.

Pendant que nous discutons, les Nations Unies organisent le Forum du Millénaire, mais les Présidents de certains pays ont eu des difficultés pour y assister, à cause de difficultés aux frontières des Etats-Unis. Je crois donc qu'il faudrait que New York, lieu du siège des Nations Unies, soit internationalisé. Au moins Manhattan devrait appartenir à toute l'humanité, comme du reste Paris, Venise, Rome, Londres, Rio de Janeiro, Brasília ou Recife. Chacune de ces villes, avec sa beauté particulière et son histoire du monde, devrait appartenir au monde entier.

Si les États-Unis veulent internationaliser l'Amazonie, sous prétexte qu'il constitue un risque que de la laisser entre les mains des Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l'arsenal nucléaire des États-Unis. Ne serait-ce que par ce qu'ils sont capables d'utiliser de telles armes, ce qui provoquerait une destruction mille fois plus vaste que les déplorables incendies des forêts Brésiliennes.

Au cours de différents débats, les actuels candidats à la Présidence des Etats-Unis ont soutenu l'idée d'une internationalisation des réserves forestières du tiers-monde en échange d'un effacement de leur dette. Commençons donc par annuler cette dette pour s'assurer que tous les enfants du monde aient la possibilité de manger et d'aller à l'école. Internationalisons les enfants en les traitant, où qu'ils naissent, comme un patrimoine qui mérite l'attention du monde entier. Davantage encore que l'Amazonie. Quand les dirigeants de ce monde traiteront tous les enfants pauvres comme un Patrimoine de l'Humanité, ils ne les laisseront plus travailler alors qu'ils devraient aller à l'école; ils ne les laisseront plus mourir alors qu'ils devraient vivre.

En tant qu'humaniste, j'accepte de défendre l'idée d'une internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera comme un Brésilien, je lutterai pour que l'Amazonie soit à nous. Et seulement à nous ! »

mercredi, février 22, 2006

Le FRAPRU passe à l'action avant le budget Audet


Sit-in au complexe G de Québec:

Plus de 250 membres du Front d'action populaire en réaménagement urbain ont tenus, mardi dernier (21 février), un sit-in au Complexe G, au 1054, rue Louis-Alexandre-Taschereau, à Québec.

Les membres du FRAPRU demandent au ministre des Finances, Michel Audet, de ne pas se laisser obnubiler par le remboursement de la dette ou la réduction des impôts dans le budget qu'il présentera au cours des prochaines semaines. Selon le FRAPRU, M. Audet devrait d'abord chercher à répondre plus adéquatement aux besoins les plus élémentaires de la population, dont celui de se loger. L'organisme réclame donc des investissements majeurs dans le logement social et dans la lutte contre la pauvreté

Le FRAPRU estime que le gouvernement Charest aurait tort de croire que la crise du logement est finie et qu'il n'est pas nécessaire d'y consacrer de nouvelles sommes. Il précise que le taux de logements inoccupés est de 0 % à Montréal pour les logements familiaux de 3 chambres à coucher et plus dont le loyer est inférieur à 500 $ par mois, alors qu'il n'est que de 0,4 % pour ceux qui se louent entre 500 $ et 700 $ par mois. Dans la basse-ville de Québec où les loyers sont traditionnellement les moins coûteux, le taux de logements inoccupés des 5 1/2 et plus n'est que de 0,1 %. Par ailleurs, la liste d'attente pour une Habitation à loyer modique (HLM) atteint aujourd'hui les 35 000 noms à travers le Québec, dont 22 000 à Montréal et 1800 à Québec, alors qu'aucun logement de ce type n'a vu le jour au cours des 12 dernières années.
Le FRAPRU demande donc que le budget prévoie des fonds pour un nouveau programme de HLM. Il le presse également d'investir dans la poursuite et l'amélioration du programme AccèsLogis qui permet présentement le financement de coopératives d'habitation et de logements sans but lucratif. Le dernier budget avait consacré 145 millions $ au financement de 2600 logements dans ce programme, mais ces sommes ont vite trouvé preneur et il n'y a actuellement plus de places pour de nouveaux projets. L'organisme réclame enfin de l'aide d'urgence pour les ménages qui se retrouveront sans logis autour du 1er juillet, en raison de la pénurie de logements à bas loyer qui frappe encore la majorité des régions du Québec. L'action du FRAPRU se tient d'ailleurs la veille d'une discussion au Conseil des ministres sur la prolongation de l'aide financière temporaire qui a été accordée au cours des dernières années à 4150 ménages sans logis de villes comme Québec, Montréal, Gatineau, Sherbrooke, Laval et Longueuil.

Nouvelles du Sud, 16 février 2006

Par, P.-O. Laforge, collaborateur des carottes.

Préval Prezidan

On apprend aujourd’hui l’élection, au premier tour, de René Préval avec 51,15% des votes. Le tout s’est déroulé dans les règles de l’art, des centaines de bulletins de votes retrouvés aux poubelles, de l’intimidation de la violence, bref un merveilleux fouillis. Finalement la communauté internationale et la (non-)autorité Haïtienne ont jeté la serviette face à ce magnifique bordel. On réparti les restants, on ferme les yeux sur ceci, cela et voila le gagnant, maintenant arrêter de tout brûler! Voila le nouveau messie Haïtiens installé sur le trône.


Marketing et révolution

La otra campaña du très célèbre subcommandante marcos, ou plutôt du Delegado Zero, est de passage dans la région de Oaxaca au Mexique. Cet État, à forte proportion indigène fait face à de sérieux problèmes de pauvreté et de harcèlement envers les communautés autochtones. Le très photogénique Marcos, avec son passe-montagne, ses ceintures de balles et ses prouesses littéraires, a su rallier les progressistes du monde entier à la recherche d’un symbole révolutionnaire et romantique. Déguisé en Che ou en Villa, il a eu le mérite d’attirer l’attention mondiale sur ces poèmes, mais aussi sur la lutte des autochtones d’Amérique Centrale et de leur tragique extermination qui a cours depuis plus d’un demi millénaire. Le 1er janvier 2006, il sort de la forêt Lancandona sur sa motocyclette (ça ne vous rappel pas un certain Che Guevara?) pour propager la parole des peuples autochtones et de la gauche mexicaine. Je ne critique pas du tout cette stratégie qui a le mérite de faire connaître la cause au monde entier. Mais, selon moi, la réelle révolution zapatiste est ailleurs. Elle se trouve dans les territoires autonomes du Chiapas. L’E.Z.L.N. (Ejército Zapatista de Liberacion Nacional) en se réappropriant de nombreuses propriétés (ranchs, domaines, terres agricoles) à permis à des centaines de familles de descendre des montagnes. C’est la création des territoires rebelles, qui deviendront des acquis de la révolution. Des terres communes, la création d’écoles, de coopératives de femmes, des comités d’entraide, tout ça gérer ensemble pour tous. On donne même des cours de politique avant et après la messe! Une prise en main incroyable, mais difficile. La pauvreté y reste criante, les femmes peines à pouvoir s’intégrer, l’école est souvent propagande grossière et les dissensions sont nombreuses. Tout n’est pas rose (ou plutôt noir et rouge!). Beaucoup de groupes locaux et internationaux s’efforcent de soutenir les initiatives de ces collectivités. Ce combat mérite grandement d’être connu et encouragé. Peut-être qu’en démontrant par l’exemple les possibilité de ce type d’organisation elle fera de nouveaux adeptes… C’est encore loin d’être un succès. Marcos incarne le fantasme de la révolution, alors que les paysans sont la révolution.



Vive la révolution Zapatiste!

jeudi, février 09, 2006

La VRAIE histoire du mouvement skinhead


Contrairement à ce que véhiculent les médias, les skinheads, à l'origine, ne sont pas racistes ...

Né à la fin des années 60, le mouvement skinhead est le choc entre la culture des rude boys (immigrants jamaïcains et antillais) et des hard mods (jeunes prolétaires britaniques). Rejetant violement les hippies sales et négligés (ha!ha!ha!), ils écoutaient du glam-rock. Travaillant sur les docks, les skinheads portaient des Doc Marten coquées, pour une question de sécurité et avaient le crâne razé, non seulement pour se démarquer des hippies, mais aussi, principalement, pour éviter que leurs cheveux ne s’accrochent dans les chaînages et les poulies. Ils adoptèrent peu à peu le ska comme musique et puis, avec la naissance du punk, adoptèrent la musique du même nom.

Enfin, au début des '80, les skins ont leur propre musique : la Oi! (abréviation de "Hey you!"). C'est à partir de ce moment-là que certains skinheads devinrent racistes. Dès lors, l'entièreté des skinheads est assimiléé aux boneheads, aussi appelés nazi-skins. A notre époque, on peut compter 5 types de skinheads. Skinhead apolitique : skinhead ne prennant pas position. C'est le skinhead originel, ni de gauche ni de droite, mais antiraciste jusqu'à la mort. Redskin : skinhead communiste. La plupart portent des lacets rouges sur leurs Doc. R.A.S.H. : Red and Anarchist Skinhead, aussi appelé skin rouge et noir. S.H.A.R.P : skinhead engagé contre l'extrême droite. Bonehead : skinhead nationaliste d'extrême droite. Malgré que les boneheads soient les plus médiatisés, on estime que les skinheads antiracistes sont en nombre supérieur ou égal au nombre de boneheads. Certains pays, comme l'Allemagne ou l'Espagne, sont dotés d'une scène redskin (certes underground, mais très forte), tandis que la scène bonehead est majoritaire en scandinavie.

samedi, février 04, 2006

Grève générale illimitée au Saguenay.


Le 12 septembre dernier, les 41 syndiqués de la Fonderie Saguenay votaient à 100 % en faveur du déclenchement de la grève générale illimitée. Ces travailleurs étant sans contrat de travail depuis le 31 août. Après six séances de négociation et l’intervention d’un conciliateur, pratiquement rien n’a avancé. Plus de 4 mois de grève sont passées et la situation ne c’est toujours pas amélioré par les syndiqués. Le déclenchement de la grève au mois de septembre est l’une des stratégies mise de l’avant par le syndicat. En effet, à cette période particulièrement profitable pour la partie patronale, le carnet de commande de la fonderie est rempli. Les travailleurs totalement insatisfaits des propositions de contrat ridicules de l’entreprise, poursuivent leur grève comme moyen de pression afin de régler les points qui sont au cœur du litige. Les syndiqués revendiquent notamment des améliorations à leur régime de retraite, régime d'assurance collective et des augmentations salariales de 3,5 % par année. Malgré quelques dialogues entre les parties patronale et syndicale, le directeur général de l'entreprise, Réjean Dubuc, ne semblait pas avoir capté le message à la table de négociation en démontrant une fois de plus son manque de volonté à vouloir négocier de bonne foi. En plus de mettre la pression sur les travailleurs en les menaçants sur le futur incertain de l’entreprise advenant la poursuite de la grève et en utilisant des briseurs de grève, cette dernière n’a même pas daigné négocié sur une seule clause d’importance du projet syndical, cela ne faisant qu’appuyer la mauvaise foi de celle-ci. Les quelques concessions allouées dès le départ ne changent en rien le fait que les dirigeants de la Fonderie persistent à garder les yeux fermés sur les vrais enjeux de la négociation. On n’a qu’à penser, entre autres, à l’amélioration des mouvements de main-d’œuvre, de l’horaire de travail et des heures de travail, de la procédure des griefs et d’arbitrage, pour ne nommer que ceux-là. Sans oublier toutes les clauses à incidences monétaires qui n’ont pas encore été abordées et qui font partie de plusieurs enjeux cruciaux de la négociation. Contrairement à l’employeur, le comité n’a jamais cherché la confrontation tout au long de ce processus de négociation. Malheureusement, l’employeur a poussé les travailleurs vers l’affrontement malgré toutes les chances données à celui-ci pour négocier en personne responsable.
L’employeur a même poussé l’insulte jusqu’à écrire un communiqué à tous les employés de Fonderie Saguenay exprimant que le niveau de demandes est décroché de la réalité et ne peut servir de base de discussion à une négociation raisonnée et efficace. C’est un manque de respect flagrant de la part de l’employeur face aux demandes légitimes et raisonnables des travailleurs et, fait important à mentionner, accepté par tous de façon démocratique en assemblée générale. Il n’en fallait pas plus pour faire monter la grogne des travailleurs. Le 1 février dernier, malgré les relations de plus en plus houleuses entre les deux parties, le PDG Réjean Dubuc annonçait la mise à pied de trois employés cadre pour une période indéterminée parce que selon lui, ils n’ont plus de contrat à long terme. À la suite de ce nouveau moyen dissuasif de la tête de l’entreprise, le syndicat a rassemblé ses membres pour s’assurer que tous les travailleurs sont conscients des risques qu’ils courent à continuer de faire la grève. Le président leur a même offert de voter, mais ils ont refusé.
La force et la détermination des travailleurs s’appuient sur des principes de démocratie directe et de luttes de classes. Et bien que le conciliateur a jugé que les positions de chaque partie sont irréconciliables, la lutte que les travailleurs de Fonderie Saguenay ltée ont décidé de faire va au-delà de l’amélioration de leurs conditions de travail ; il s’agit maintenant d’une lutte pour gagner le respect d’un employeur sans principe. À ce jour, aucune rencontre ou négociation n’est prévue. Nous espérons que cette lutte persistera jusqu’au bout et qu’advenant le maintient des positions dogmatiques des patrons, que les travailleurs mettront de l’avant des moyens de pression plus radicaux, allant jusqu’à l’occupation d’usine et bien plus! Bref, ce conflit démontre bien que lorsque des travailleurs s’assument dans une lutte ils ne servent pas que leur lutte, mais servent toutes celles et tous ceux qui s’élèvent aujourd’hui contre des entreprises et des structures qui ne conviennent pas.
MOMO

jeudi, février 02, 2006

Brèves nouvelles du Sud.

P.O. Laforge, collaborateur.

Cuba et le Venezuela, se portent à la défense du programme nucléaire iranien (officiellement pacifique). Je reconnais le droit à chaque pays à son autodétermination, mais un pays dirigé par une élite théocratique belliqueuse, ça mérite quand même quelques questions surs leurs intentions… Il faut dire que la dissuasion nucléaire reste l’un des seuls moyens pour un pays contestataire et inférieur militairement de tenir tête aux pays dominant.
Ce n’est plus un secret pour personne, Hugo Chavez prend un malin plaisirs à piquer les États-unis. Au moment fort de la tension É-U/Venezuela, Chavez mettait de l’avant sont propre programme nucléaire (officiellement pacifique). Pour un pays producteurs de pétrole comme le Venezuela, inutile de dire que cette déclaration fit fureur a la maison blanche. On dirait un gamin qui joue avec le feu…

Le président Bush a finalement appelé Evo Morales pour le féliciter de son élection à la tête du pays et pour lui proposer son aide. Les deux interlocuteurs ont par contre utilisé un vocabulaire un peu différent de l’habitude. Le terme monsieur le président a remplacé les expressions habituelles comme, Mafieux Cocalero (Narcotrafiquant). Pour l’un, grand terroriste du monde, ennemi de l’humanité et assassins pour l’autre. La chicane est fini!

A noter, les prochaines élections Haïtiennes la semaine prochaine, le 7 février. Dans ce pays où il fait bon vivre ces temps-ci, beaucoup de candidats s’affronteront (34 dont une femme) avec peu d’espoir pour le peuple Haïtien.

Nouvelles d'Amérique latine

La région de l’Amérique Latine est en ébullition ces temps-ci. En effet, cette région est en pleine transformation. On dénombre pas moins de 11 élections présidentielles entre 2005 et 2006. C’est près de 85% de la population de cette région qui déciderons de leur avenir politique. Une tendance est claire, le virage à gauche s’est effectué dans la plupart des pays. Il faut dire que le contrepouvoir face à Washington et s’est allié locaux s’est vite affirmé. Chavez, Castro, Lula, Morales offre maintenant une autre voie aux pays latinos qui refusent le néolibéralisme comme stratégie de développement.

L’incontournable dans l’actualité latino-américaine ces temps-ci est l’élection de l’autochtone, Evo Morales à la tête de la Bolivie. C’est une première pour le pays le plus pauvre de cette région qui compte 75% de sa population, majoritairement autochtone, sous le seuil de la pauvreté. Il a fait frémir Washington avec cette victoire décisive de plus de 50% des voies, du jamais vu. Ce nouveau président très coloré, affiche clairement ses couleurs lorsqu’il conclut son discours de victoire en Quechua par Vive la coca! Dehors les yankees! Un slogan probablement inspiré par Hugo Chavez qui semble passé maître dans l’art subtil d’en faire baver aux gringos. Inutile donc d’en rajouter sur la situation tendu qui règne entre ces vieux amis.

Evo Morales est maintenant une vedette internationale, pourtant sa campagne à échapper à l’œil alerte et ô combien objectif des médias occidentaux. En effet, le MAS (Moviemiento al socialismo, parti de Morales) n’a pas échappé aux délicates manipulations de l’élite politique bolivienne. Ces derniers, armé de la cour suprême ont habilement reporté les élections, prévu le 4 décembre, pour permettre une reconfiguration de la carte électorale. Ces changements ont portés principalement sur la région de Santa Cruz où de malheureux millionnaires blancs vivent entassés dans des villas somptueuses. Il est donc primordial qu’ils soient au moins bien représenté aux élections. Ces manipulations expriment bien la déroute des élites du pays qui sont entrain de voir le pouvoir leurs échappés. De plus, dans la crainte d’une victoire du MAS, le président s’est empressé, de se départir de 28 missiles Sol-Air qu’il a envoyé aux États-unis pour être désamorcé. Cet évènement nous fait pensé au gouvernement du Nicaragua qui fit la même chose devant le possible retour au pouvoir des Sandinistes. Tout ça pour éviter qu’ils ne tombent entre les mains de dangereux terroristes communistes qui menacent d’éduquer les pauvres.

Toujours en Bolivie, le flamboyant général Marcelo Antezana, responsable de l’enquête sur le massacre des manifestations d’octobre 2003 (pour la nationalisation du gaz), ou 60 personnes furent assassinés et ou plus de 200 autres blessés, en vient a des résultats surprenants. Les conclusions du général en chef de l’armée bolivienne : L’auto élimination massive des manifestants! Devant l’indignation des organisations des droits humains, qui affirme que ces propos sont une atteinte a leur intelligence, le général tente de s’expliquer en affirmant que l’auto élimination est une pratique courante des subversifs communistes qui sont tenté d’éliminer leurs camarades pour s’attirer la sympathie internationale. Oups! quelqu’un a probablement oublié d’informer ce général que la belle époque de la dictature est révolu.
Un petit mot sur le mouvement Zapatiste, ou plutôt sur la flamboyante star hollywoodienne Rafael Guillen, alias le Subcommandante Marcos, qui manie l’art du coup d’éclat médiatique comme pas un. Il nous annonçait sa sortie de l’ombre pour le 12e anniversaire du soulèvement zapatiste du 1er janvier 1994. Voila qu’il annonce la fin de la lutte armée. Sur sa moto, il entreprend donc de parcourir les 31 États du Mexique pour tenter de réunir les forces de gauches. Il tente par le fait même de faire pression dans la prochaine campagne présidentielle de juillet 2006.

Si la monté d’une alternative sociale semble se construire en Amérique Latine, il faut pourtant attendre avant de festoyer. L’histoire de cette région est remplie d’espoirs brisés. Il ne faut surtout pas sous estimé les moyens et l’expérience de l’élite latino américains qui compte plus de 500 ans de pratique assidue de l’exploitation et de la répression.