jeudi, novembre 09, 2006

Autonomie et Dignité pour le Conseil indigène populaire de Oaxaca.

Le Café Cambio a eu la chance, mercredi dernier (8 novembre), de recevoir deux représentants du Conseil Indigène Populaire de Oaxaca. Le Conseil Indigène Populaire de Oaxaca “Ricardo Flores Magón” (CIPO-RFM) est une organisation qui regroupe une vingtaine de communautés autochtones de l’État de Oaxaca, au Mexique (Chatinos, Mixtecos, Chinantecos, Cuicatecos, Zapotecos, Mixes, Triquis, noirs et métisses). Leur mission est la reconstitution et la libre association des peuples autochtones par l’autonomie et l’action directe pour, entre autres : promouvoir, diffuser, et défendre les droits humains, territoriaux, sociaux, politiques et culturels des peuples et individus ainsi que le développement de projets durables, d’autosuffisance qui permettent le développement intégral des communautés autochtones tout en respectant les écosystèmes et les cultures locales, dont la défense et la sauvegarde de la nature et du territoire.
Rappelons que dans l’État de Oaxaca, situé dans le Sud du Mexique, 56.3% de la population est autochtone. Pour les populations autochtones du Mexique, l’accès aux services sociaux est plus qu’insuffisante : manque de cliniques et de médecins, de services d’eau potable, d’écoles, d’habitations convenables, etc. Ce contexte de dé favorisation socio-économique engendré par une discrimination systémique explique la naissance du CIPO-RFM dans les années 1980’.

La venue de ces déléguéEs n’est certes pas une coïncidence car en juin dernier, les professeurs de Oaxaca ont commencé une grève, qui fut sévèrement réprimée par les autorités locales. À la suite de cette répression, le peuple s’organise et réclame la démission du gouverneur de l’État. Ceux-ci occupaient pacifiquement la place historique du Zocalo (centre de Oaxaca) depuis le 15 mai pour des demandes salariales et l’amélioration des infrastructures de l’éducation. La répression s’est soldée par la mort de 11 personnes dont une femme enceinte, deux enfants, un journaliste de Indy Média New York ainsi que par la destruction des emplacements de la radio communautaire «Radio Planton», principale émettrice de la voix populaire. C’est dans cette optique que plusieurs organisations populaires, dont le CIPO-RFM, ont décidé de former une organisation massive, de plus de 360 organisations populaires, nommée «l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca» (APPO).
C’est donc afin de briser le silence sur les meurtres, le harcèlement, les agressions et pour affirmer leur désir unanime d’autonomie que le CIPO-RFM est présentement en tournée au Québec. Encore aujourd’hui, la ville est constamment menacée par l'armée, la police et des civils armés payés par l'état pour semer la terreur. Mais les barricades tiennent encore et preuve est faite qu'une autre vie est possible pour ces communautés, celle où les gens on repris le pouvoir sur leur vie, où l'assemblée et la démocratie directe sont les seules formes de prise de décision.


MOMO
Pour en savoir plus : www.asambleapopulardeoaxaca.com

2 commentaires:

Anonyme a dit...

L'initiative de cette conférence est génial, surtout que dans la région du Sag-Lac habite des communautés autochtones. C'est vraiment triste le sort qui es réservé aux autochtones ... et ce partout dans le monde! En Australie aussi les indigènes sont dans de beaux draps. Récemment, un reportage me rappelais que les amérindiens avaient sauvé les européens avec leurs recettes contre le scorbu ... (ont s'entend qu'il nous on plus "acceuillit" sur leur territoire)... et simplement pour cet altruisme, ont devrait avoir plus de respect pour eux. Aussi, on s'entend que nous sommes beaucoup responsable de leur malheur ... EN FINISASANT, j'espère seulement que ces peuples qui veulent " renaître " ne se développeront pas "comme nous" ni oublier leurs valeurs traditionelles qui pourraient tellement apporter à notre vision du monde.

Anonyme a dit...

« Vous avez cru jusqu’à ce jour qu’il y avait des tyrans ? Et bien ! vous vous êtes trompés, il n’y a que des esclaves : là où nul n’obéit, personne ne commande. »

Lorsque le sujet a refusé l'obéissance, et que l’officier a résigné son office, alors la révolution est accompli.

Si un millier d’hommes devaient s’abstenir de payer leurs impôts cette année, ce ne serait
pas une initiative aussi brutale et sanglante que celle qui consisterait à les régler, et à permettre ainsi
à l’État de commettre des violences et de verser le sang innocent.

Tout partie politique est l'outil de domination sur le peuple.

Là où il n'y a pas de partie politique au pouvoir, la liberté subsiste.

La tyrannique existe seulement dans les pouvoirs politiques. C’est le consentement au pouvoir politique qui créé l’esclavage.

Je crois que si les gens de Oaxaca et partout dans le monde applique a la lettre la pratique de la non-violence et la non-co-operation comme Gandhi la si bien démontré, l'état chutera par lui-même.

J'espère que les gens partout vont prendre conscience que l'état est l'ennemi de la liberté et qui est temps d'être libre une fois pour tout.