vendredi, mars 24, 2006

Déportation Imminente le 6 avril: le cas d'Amir Hodhod

Amir est un écrivain qui a fui l'Égypte il y a sept ans, craignant despersécutions à cause de son opposition aux idéologies fondamentalistes etde ses opinions politiques dissidentes. Après avoir quitté l’Égypte, il avécu trois ans et demi aux États-Unis, avant de quitter vers le Canadaafin d’éviter le racisme qui a suivi les événements du 11 septembre. AuCanada, Amir a fait une demande pour obtenir le statut de réfugié. Le 14mars 2006, il a reçu un avis de déportation, la date étant fixée pour le 6avril 2006. Amir sera déporté aux Etats-Unis (à cause de l’Entente surles tiers pays sûrs) où il sera presque certainement détenu puis déportéen Égypte.
Depuis son arrivée en Amérique du Nord, Amir a continué d’exprimer sesopinions politiques. Il a récemment dénoncé ouvertement la répression enÉgypte durant les récentes élections et le massacre des réfugiés soudanaisà Le Caire.

En tant que membre de Solidarité Sans Frontières, il a marché les septjours vers Ottawa en juin 2005 pour revendiquer la régularisation de touset toutes les sans statut, la fin de leur déportation et l’abolition descertificats de sécurité. Amir a également été actif dans le Réseau desTravailleurs et Travailleuses Solidaires et a été l’un des fondateurs dela Coalition Égyptienne pour la Justice et à la Démocratie. Il a, de plus,soutenu plusieurs autres réfugié-e-s en les aidant à obtenir leur statutet à s’établir à Montréal.

Les abus de l’Égypte envers les droits humains, incluant notamment larépression de la liberté d’expression, l’emprisonnement et les« disparitions » de dissidents politiques et d’activistes, la torture parla police et les militaires et la mort de prisonniers sont des faits biendocumentés. Il serait épouvantable que le Canada renvoie quiconqueaffronter ce régime, et particulièrement un dissident politique qui depuisbien longtemps, en Égypte comme au Canada, manifeste ouvertement sesopinions.

Cinquante pour cent (50 %) des demandes de statut de réfugié-e sontrefusées à chaque année au Canada. La raison évoquée pour refuser lademande d’Amir est qu’il ne possédait pas de documents prouvant qu’ilferait face à la persécution en Égypte. Plusieurs articles écrits par Amiren Égypte pourraient servir de documentation, mais ils demeurent enÉgypte et il a été impossible jusqu’à maintenant d’y accéder.

Récemment, Amir a réussi à retracer certains de ces articles, mais il n’apas été autorisé à les soumettre. Dans la Loi sur l’Immigration du Canada,il n’existe pas d’occasion pour soumettre de nouvelles preuves ou pourappeler la décision de la cour. Comme tant d’autres, Amir s’est vurefuser l’opportunité de présenter son cas comme étant celui d’un réfugiépolitique, et sera déporté devant un régime brutal contre lequel il a ététrès actif et s’est ouvertement manifesté.
Nous vous invitons donc à agir en solidarité avec Amir et à supporter sondroit à demeurer au Canada et à se voir accorder un statut de réfugié. Sa déportation étant dans moins de trois semaines, nous devons agirrapidement. Nous vous prions de manifester votre opinion en appelant ou en écrivant aux ministres listé-e-s ci bas. Un modèle de lettre est également accessible sur le site de solidarité sans frontières, que vous êtes libres de modifier si vous le jugezpertinent.

Vous pouvez exprimer votre appui à Amir en lui écrivant à l’adressesuivante : sollman200220022003@yahoo.com (en anglais préférablement) ou sansfrontieres@resist.ca.

mardi, mars 21, 2006

Cette semaine à l'émission: LA FRANCE S'ENFLAMME AU SUJET DU CPE!


Le CPE généralise la précarité Généralisons la lutte !!!

Le gouvernement prend les jeunes pour des kleenex. Sa solution au chômage, qui touche un(e) jeune sur cinq, c’est de donner au patronat la possibilité et de nous virer à sa guise. Cette trouvaille a pour nom « contrat première embauche » (CPE) et est réservée aux salarié(e)s de moins de 26 ans. S’il s’était appelé « contrat multiples licenciements », on aurait compris plus vite !
Le CPE est censé être un contrat à durée indéterminée (CDI) comme les autres. Sauf que le CPE donne l’autorisation à l’employeur, pendant les deux premières années du contrat, de licencier sans motif et sans la prime de précarité de 10% attachée aux contrats à durée déterminée (CDD) ! Quiconque a déjà fait un stage en entreprise peut se l’imaginer, deux ans à fermer sa gueule, à répondre à n’importe quelle exigence patronale, sous peine de se retrouver du jour au lendemain à la porte. Avec les conséquences que cela implique : comment trouver un logement, faire des projets d’avenir, bref, avoir une vie décente si l’on peut se faire virer au moindre changement d’humeur de son patron ?Mais le CPE, c’est également une mesure stratégique pour le capitalisme : précariser les jeunes travailleur(se)s, c’est exercer une pression sur l’ensemble du salariat. C’est par coups de boutoir successifs et ciblés que le pouvoir procède à une régression sociale d’ensemble (le gouvernement discute déjà de la généralisation de la période d'essai de 2 ans à l'ensemble des contrats).Et chacune de ces régressions s’accompagne d’une augmentation des profits patronaux, qui n’ont jamais été aussi élevés : 57 milliards d’euros de bénéfice net en 2004 pour les entreprises du CAC 40, soit 63% de plus qu’en 2003 !Nous imposer une insécurité sociale permanente, pour faire vivre une minuscule caste privilégiée, voilà l’avenir qu’on veut nous imposer.
Ça n’a que trop duré !
Le Contrat Première Embauche c’est :
– Un contrat de travail à durée indéterminée (CDI), dont la période d’essai serait portée à deux ans, contre quelques mois aujourd’hui.– Un contrat est discriminant, car réservé aux salarié(e)s de moins de 26 ans.– Un contrat donnant l’autorisation à l’employeur, pendant deux ans, de licencier un salarié sans motif.– Durant le premier mois, l’employeur est autorisé à licencier sans préavis, et sans aucune indemnité de licenciement. Au-delà il est astreint à un préavis et à une indemnité variables.– Comme il s’agit légalement d’un CDI et non d’un contrat à durée déterminée (CDD), il ne comprend pas la prime de précarité de 10 % attachée d’ordinaire aux contrats précaires.– Il entraîne des exonérations de charges sociales pour les patrons pendant trois ans, ce qui va creuser encore le déficit de la Sécurité sociale.
Construisons l’alternative
Nous avons les moyens de faire reculer le gouvernement. Partout où nous le pouvons, dans nos lycées, nos facs, nos lieux de travail, rassemblons-nous, débattons.- La solution au chômage c’est la redistribution du travail et des richesses. : réduction du temps de travail à 32 h/ semaine, sans perte de salaire et avec embauches correspondantes ;- Le but de l’éducation et de la formation doit être de permettre l’autonomie de chacun dans sa vie et son travail, pas de se conformer aux besoins momentanés des entreprises locales ;- La jeunesse scolarisée doit être autonome financièrement pour ne pas se transformer en un réservoir de main d’œuvre bon marché.
Organisons-nous
L’exemple des derniers mouvements sociaux le démontre : il ne peut y avoir de victoire que collective. Débrayons nos lycées, nos facs, nos lieux de travail, provoquons, organisons des assemblées générales (AG). Les moyens d’actions sont multiples : grèves, occupations, manifestations, actions directes… La mobilisation part de la base, elle doit donc être organisée collectivement et dirigée par ses propres AG. Et n’oublions pas : si la jeunesse doit être le fer de lance de la résistance au CPE, cette mesure est une attaque contre l’ensemble des travailleur(se)s !
un texte d'Alternative Libertaire.