samedi, février 04, 2006

Grève générale illimitée au Saguenay.


Le 12 septembre dernier, les 41 syndiqués de la Fonderie Saguenay votaient à 100 % en faveur du déclenchement de la grève générale illimitée. Ces travailleurs étant sans contrat de travail depuis le 31 août. Après six séances de négociation et l’intervention d’un conciliateur, pratiquement rien n’a avancé. Plus de 4 mois de grève sont passées et la situation ne c’est toujours pas amélioré par les syndiqués. Le déclenchement de la grève au mois de septembre est l’une des stratégies mise de l’avant par le syndicat. En effet, à cette période particulièrement profitable pour la partie patronale, le carnet de commande de la fonderie est rempli. Les travailleurs totalement insatisfaits des propositions de contrat ridicules de l’entreprise, poursuivent leur grève comme moyen de pression afin de régler les points qui sont au cœur du litige. Les syndiqués revendiquent notamment des améliorations à leur régime de retraite, régime d'assurance collective et des augmentations salariales de 3,5 % par année. Malgré quelques dialogues entre les parties patronale et syndicale, le directeur général de l'entreprise, Réjean Dubuc, ne semblait pas avoir capté le message à la table de négociation en démontrant une fois de plus son manque de volonté à vouloir négocier de bonne foi. En plus de mettre la pression sur les travailleurs en les menaçants sur le futur incertain de l’entreprise advenant la poursuite de la grève et en utilisant des briseurs de grève, cette dernière n’a même pas daigné négocié sur une seule clause d’importance du projet syndical, cela ne faisant qu’appuyer la mauvaise foi de celle-ci. Les quelques concessions allouées dès le départ ne changent en rien le fait que les dirigeants de la Fonderie persistent à garder les yeux fermés sur les vrais enjeux de la négociation. On n’a qu’à penser, entre autres, à l’amélioration des mouvements de main-d’œuvre, de l’horaire de travail et des heures de travail, de la procédure des griefs et d’arbitrage, pour ne nommer que ceux-là. Sans oublier toutes les clauses à incidences monétaires qui n’ont pas encore été abordées et qui font partie de plusieurs enjeux cruciaux de la négociation. Contrairement à l’employeur, le comité n’a jamais cherché la confrontation tout au long de ce processus de négociation. Malheureusement, l’employeur a poussé les travailleurs vers l’affrontement malgré toutes les chances données à celui-ci pour négocier en personne responsable.
L’employeur a même poussé l’insulte jusqu’à écrire un communiqué à tous les employés de Fonderie Saguenay exprimant que le niveau de demandes est décroché de la réalité et ne peut servir de base de discussion à une négociation raisonnée et efficace. C’est un manque de respect flagrant de la part de l’employeur face aux demandes légitimes et raisonnables des travailleurs et, fait important à mentionner, accepté par tous de façon démocratique en assemblée générale. Il n’en fallait pas plus pour faire monter la grogne des travailleurs. Le 1 février dernier, malgré les relations de plus en plus houleuses entre les deux parties, le PDG Réjean Dubuc annonçait la mise à pied de trois employés cadre pour une période indéterminée parce que selon lui, ils n’ont plus de contrat à long terme. À la suite de ce nouveau moyen dissuasif de la tête de l’entreprise, le syndicat a rassemblé ses membres pour s’assurer que tous les travailleurs sont conscients des risques qu’ils courent à continuer de faire la grève. Le président leur a même offert de voter, mais ils ont refusé.
La force et la détermination des travailleurs s’appuient sur des principes de démocratie directe et de luttes de classes. Et bien que le conciliateur a jugé que les positions de chaque partie sont irréconciliables, la lutte que les travailleurs de Fonderie Saguenay ltée ont décidé de faire va au-delà de l’amélioration de leurs conditions de travail ; il s’agit maintenant d’une lutte pour gagner le respect d’un employeur sans principe. À ce jour, aucune rencontre ou négociation n’est prévue. Nous espérons que cette lutte persistera jusqu’au bout et qu’advenant le maintient des positions dogmatiques des patrons, que les travailleurs mettront de l’avant des moyens de pression plus radicaux, allant jusqu’à l’occupation d’usine et bien plus! Bref, ce conflit démontre bien que lorsque des travailleurs s’assument dans une lutte ils ne servent pas que leur lutte, mais servent toutes celles et tous ceux qui s’élèvent aujourd’hui contre des entreprises et des structures qui ne conviennent pas.
MOMO

jeudi, février 02, 2006

Brèves nouvelles du Sud.

P.O. Laforge, collaborateur.

Cuba et le Venezuela, se portent à la défense du programme nucléaire iranien (officiellement pacifique). Je reconnais le droit à chaque pays à son autodétermination, mais un pays dirigé par une élite théocratique belliqueuse, ça mérite quand même quelques questions surs leurs intentions… Il faut dire que la dissuasion nucléaire reste l’un des seuls moyens pour un pays contestataire et inférieur militairement de tenir tête aux pays dominant.
Ce n’est plus un secret pour personne, Hugo Chavez prend un malin plaisirs à piquer les États-unis. Au moment fort de la tension É-U/Venezuela, Chavez mettait de l’avant sont propre programme nucléaire (officiellement pacifique). Pour un pays producteurs de pétrole comme le Venezuela, inutile de dire que cette déclaration fit fureur a la maison blanche. On dirait un gamin qui joue avec le feu…

Le président Bush a finalement appelé Evo Morales pour le féliciter de son élection à la tête du pays et pour lui proposer son aide. Les deux interlocuteurs ont par contre utilisé un vocabulaire un peu différent de l’habitude. Le terme monsieur le président a remplacé les expressions habituelles comme, Mafieux Cocalero (Narcotrafiquant). Pour l’un, grand terroriste du monde, ennemi de l’humanité et assassins pour l’autre. La chicane est fini!

A noter, les prochaines élections Haïtiennes la semaine prochaine, le 7 février. Dans ce pays où il fait bon vivre ces temps-ci, beaucoup de candidats s’affronteront (34 dont une femme) avec peu d’espoir pour le peuple Haïtien.

Nouvelles d'Amérique latine

La région de l’Amérique Latine est en ébullition ces temps-ci. En effet, cette région est en pleine transformation. On dénombre pas moins de 11 élections présidentielles entre 2005 et 2006. C’est près de 85% de la population de cette région qui déciderons de leur avenir politique. Une tendance est claire, le virage à gauche s’est effectué dans la plupart des pays. Il faut dire que le contrepouvoir face à Washington et s’est allié locaux s’est vite affirmé. Chavez, Castro, Lula, Morales offre maintenant une autre voie aux pays latinos qui refusent le néolibéralisme comme stratégie de développement.

L’incontournable dans l’actualité latino-américaine ces temps-ci est l’élection de l’autochtone, Evo Morales à la tête de la Bolivie. C’est une première pour le pays le plus pauvre de cette région qui compte 75% de sa population, majoritairement autochtone, sous le seuil de la pauvreté. Il a fait frémir Washington avec cette victoire décisive de plus de 50% des voies, du jamais vu. Ce nouveau président très coloré, affiche clairement ses couleurs lorsqu’il conclut son discours de victoire en Quechua par Vive la coca! Dehors les yankees! Un slogan probablement inspiré par Hugo Chavez qui semble passé maître dans l’art subtil d’en faire baver aux gringos. Inutile donc d’en rajouter sur la situation tendu qui règne entre ces vieux amis.

Evo Morales est maintenant une vedette internationale, pourtant sa campagne à échapper à l’œil alerte et ô combien objectif des médias occidentaux. En effet, le MAS (Moviemiento al socialismo, parti de Morales) n’a pas échappé aux délicates manipulations de l’élite politique bolivienne. Ces derniers, armé de la cour suprême ont habilement reporté les élections, prévu le 4 décembre, pour permettre une reconfiguration de la carte électorale. Ces changements ont portés principalement sur la région de Santa Cruz où de malheureux millionnaires blancs vivent entassés dans des villas somptueuses. Il est donc primordial qu’ils soient au moins bien représenté aux élections. Ces manipulations expriment bien la déroute des élites du pays qui sont entrain de voir le pouvoir leurs échappés. De plus, dans la crainte d’une victoire du MAS, le président s’est empressé, de se départir de 28 missiles Sol-Air qu’il a envoyé aux États-unis pour être désamorcé. Cet évènement nous fait pensé au gouvernement du Nicaragua qui fit la même chose devant le possible retour au pouvoir des Sandinistes. Tout ça pour éviter qu’ils ne tombent entre les mains de dangereux terroristes communistes qui menacent d’éduquer les pauvres.

Toujours en Bolivie, le flamboyant général Marcelo Antezana, responsable de l’enquête sur le massacre des manifestations d’octobre 2003 (pour la nationalisation du gaz), ou 60 personnes furent assassinés et ou plus de 200 autres blessés, en vient a des résultats surprenants. Les conclusions du général en chef de l’armée bolivienne : L’auto élimination massive des manifestants! Devant l’indignation des organisations des droits humains, qui affirme que ces propos sont une atteinte a leur intelligence, le général tente de s’expliquer en affirmant que l’auto élimination est une pratique courante des subversifs communistes qui sont tenté d’éliminer leurs camarades pour s’attirer la sympathie internationale. Oups! quelqu’un a probablement oublié d’informer ce général que la belle époque de la dictature est révolu.
Un petit mot sur le mouvement Zapatiste, ou plutôt sur la flamboyante star hollywoodienne Rafael Guillen, alias le Subcommandante Marcos, qui manie l’art du coup d’éclat médiatique comme pas un. Il nous annonçait sa sortie de l’ombre pour le 12e anniversaire du soulèvement zapatiste du 1er janvier 1994. Voila qu’il annonce la fin de la lutte armée. Sur sa moto, il entreprend donc de parcourir les 31 États du Mexique pour tenter de réunir les forces de gauches. Il tente par le fait même de faire pression dans la prochaine campagne présidentielle de juillet 2006.

Si la monté d’une alternative sociale semble se construire en Amérique Latine, il faut pourtant attendre avant de festoyer. L’histoire de cette région est remplie d’espoirs brisés. Il ne faut surtout pas sous estimé les moyens et l’expérience de l’élite latino américains qui compte plus de 500 ans de pratique assidue de l’exploitation et de la répression.