jeudi, février 02, 2006

Nouvelles d'Amérique latine

La région de l’Amérique Latine est en ébullition ces temps-ci. En effet, cette région est en pleine transformation. On dénombre pas moins de 11 élections présidentielles entre 2005 et 2006. C’est près de 85% de la population de cette région qui déciderons de leur avenir politique. Une tendance est claire, le virage à gauche s’est effectué dans la plupart des pays. Il faut dire que le contrepouvoir face à Washington et s’est allié locaux s’est vite affirmé. Chavez, Castro, Lula, Morales offre maintenant une autre voie aux pays latinos qui refusent le néolibéralisme comme stratégie de développement.

L’incontournable dans l’actualité latino-américaine ces temps-ci est l’élection de l’autochtone, Evo Morales à la tête de la Bolivie. C’est une première pour le pays le plus pauvre de cette région qui compte 75% de sa population, majoritairement autochtone, sous le seuil de la pauvreté. Il a fait frémir Washington avec cette victoire décisive de plus de 50% des voies, du jamais vu. Ce nouveau président très coloré, affiche clairement ses couleurs lorsqu’il conclut son discours de victoire en Quechua par Vive la coca! Dehors les yankees! Un slogan probablement inspiré par Hugo Chavez qui semble passé maître dans l’art subtil d’en faire baver aux gringos. Inutile donc d’en rajouter sur la situation tendu qui règne entre ces vieux amis.

Evo Morales est maintenant une vedette internationale, pourtant sa campagne à échapper à l’œil alerte et ô combien objectif des médias occidentaux. En effet, le MAS (Moviemiento al socialismo, parti de Morales) n’a pas échappé aux délicates manipulations de l’élite politique bolivienne. Ces derniers, armé de la cour suprême ont habilement reporté les élections, prévu le 4 décembre, pour permettre une reconfiguration de la carte électorale. Ces changements ont portés principalement sur la région de Santa Cruz où de malheureux millionnaires blancs vivent entassés dans des villas somptueuses. Il est donc primordial qu’ils soient au moins bien représenté aux élections. Ces manipulations expriment bien la déroute des élites du pays qui sont entrain de voir le pouvoir leurs échappés. De plus, dans la crainte d’une victoire du MAS, le président s’est empressé, de se départir de 28 missiles Sol-Air qu’il a envoyé aux États-unis pour être désamorcé. Cet évènement nous fait pensé au gouvernement du Nicaragua qui fit la même chose devant le possible retour au pouvoir des Sandinistes. Tout ça pour éviter qu’ils ne tombent entre les mains de dangereux terroristes communistes qui menacent d’éduquer les pauvres.

Toujours en Bolivie, le flamboyant général Marcelo Antezana, responsable de l’enquête sur le massacre des manifestations d’octobre 2003 (pour la nationalisation du gaz), ou 60 personnes furent assassinés et ou plus de 200 autres blessés, en vient a des résultats surprenants. Les conclusions du général en chef de l’armée bolivienne : L’auto élimination massive des manifestants! Devant l’indignation des organisations des droits humains, qui affirme que ces propos sont une atteinte a leur intelligence, le général tente de s’expliquer en affirmant que l’auto élimination est une pratique courante des subversifs communistes qui sont tenté d’éliminer leurs camarades pour s’attirer la sympathie internationale. Oups! quelqu’un a probablement oublié d’informer ce général que la belle époque de la dictature est révolu.
Un petit mot sur le mouvement Zapatiste, ou plutôt sur la flamboyante star hollywoodienne Rafael Guillen, alias le Subcommandante Marcos, qui manie l’art du coup d’éclat médiatique comme pas un. Il nous annonçait sa sortie de l’ombre pour le 12e anniversaire du soulèvement zapatiste du 1er janvier 1994. Voila qu’il annonce la fin de la lutte armée. Sur sa moto, il entreprend donc de parcourir les 31 États du Mexique pour tenter de réunir les forces de gauches. Il tente par le fait même de faire pression dans la prochaine campagne présidentielle de juillet 2006.

Si la monté d’une alternative sociale semble se construire en Amérique Latine, il faut pourtant attendre avant de festoyer. L’histoire de cette région est remplie d’espoirs brisés. Il ne faut surtout pas sous estimé les moyens et l’expérience de l’élite latino américains qui compte plus de 500 ans de pratique assidue de l’exploitation et de la répression.

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