mercredi, février 22, 2006

Le FRAPRU passe à l'action avant le budget Audet


Sit-in au complexe G de Québec:

Plus de 250 membres du Front d'action populaire en réaménagement urbain ont tenus, mardi dernier (21 février), un sit-in au Complexe G, au 1054, rue Louis-Alexandre-Taschereau, à Québec.

Les membres du FRAPRU demandent au ministre des Finances, Michel Audet, de ne pas se laisser obnubiler par le remboursement de la dette ou la réduction des impôts dans le budget qu'il présentera au cours des prochaines semaines. Selon le FRAPRU, M. Audet devrait d'abord chercher à répondre plus adéquatement aux besoins les plus élémentaires de la population, dont celui de se loger. L'organisme réclame donc des investissements majeurs dans le logement social et dans la lutte contre la pauvreté

Le FRAPRU estime que le gouvernement Charest aurait tort de croire que la crise du logement est finie et qu'il n'est pas nécessaire d'y consacrer de nouvelles sommes. Il précise que le taux de logements inoccupés est de 0 % à Montréal pour les logements familiaux de 3 chambres à coucher et plus dont le loyer est inférieur à 500 $ par mois, alors qu'il n'est que de 0,4 % pour ceux qui se louent entre 500 $ et 700 $ par mois. Dans la basse-ville de Québec où les loyers sont traditionnellement les moins coûteux, le taux de logements inoccupés des 5 1/2 et plus n'est que de 0,1 %. Par ailleurs, la liste d'attente pour une Habitation à loyer modique (HLM) atteint aujourd'hui les 35 000 noms à travers le Québec, dont 22 000 à Montréal et 1800 à Québec, alors qu'aucun logement de ce type n'a vu le jour au cours des 12 dernières années.
Le FRAPRU demande donc que le budget prévoie des fonds pour un nouveau programme de HLM. Il le presse également d'investir dans la poursuite et l'amélioration du programme AccèsLogis qui permet présentement le financement de coopératives d'habitation et de logements sans but lucratif. Le dernier budget avait consacré 145 millions $ au financement de 2600 logements dans ce programme, mais ces sommes ont vite trouvé preneur et il n'y a actuellement plus de places pour de nouveaux projets. L'organisme réclame enfin de l'aide d'urgence pour les ménages qui se retrouveront sans logis autour du 1er juillet, en raison de la pénurie de logements à bas loyer qui frappe encore la majorité des régions du Québec. L'action du FRAPRU se tient d'ailleurs la veille d'une discussion au Conseil des ministres sur la prolongation de l'aide financière temporaire qui a été accordée au cours des dernières années à 4150 ménages sans logis de villes comme Québec, Montréal, Gatineau, Sherbrooke, Laval et Longueuil.

Nouvelles du Sud, 16 février 2006

Par, P.-O. Laforge, collaborateur des carottes.

Préval Prezidan

On apprend aujourd’hui l’élection, au premier tour, de René Préval avec 51,15% des votes. Le tout s’est déroulé dans les règles de l’art, des centaines de bulletins de votes retrouvés aux poubelles, de l’intimidation de la violence, bref un merveilleux fouillis. Finalement la communauté internationale et la (non-)autorité Haïtienne ont jeté la serviette face à ce magnifique bordel. On réparti les restants, on ferme les yeux sur ceci, cela et voila le gagnant, maintenant arrêter de tout brûler! Voila le nouveau messie Haïtiens installé sur le trône.


Marketing et révolution

La otra campaña du très célèbre subcommandante marcos, ou plutôt du Delegado Zero, est de passage dans la région de Oaxaca au Mexique. Cet État, à forte proportion indigène fait face à de sérieux problèmes de pauvreté et de harcèlement envers les communautés autochtones. Le très photogénique Marcos, avec son passe-montagne, ses ceintures de balles et ses prouesses littéraires, a su rallier les progressistes du monde entier à la recherche d’un symbole révolutionnaire et romantique. Déguisé en Che ou en Villa, il a eu le mérite d’attirer l’attention mondiale sur ces poèmes, mais aussi sur la lutte des autochtones d’Amérique Centrale et de leur tragique extermination qui a cours depuis plus d’un demi millénaire. Le 1er janvier 2006, il sort de la forêt Lancandona sur sa motocyclette (ça ne vous rappel pas un certain Che Guevara?) pour propager la parole des peuples autochtones et de la gauche mexicaine. Je ne critique pas du tout cette stratégie qui a le mérite de faire connaître la cause au monde entier. Mais, selon moi, la réelle révolution zapatiste est ailleurs. Elle se trouve dans les territoires autonomes du Chiapas. L’E.Z.L.N. (Ejército Zapatista de Liberacion Nacional) en se réappropriant de nombreuses propriétés (ranchs, domaines, terres agricoles) à permis à des centaines de familles de descendre des montagnes. C’est la création des territoires rebelles, qui deviendront des acquis de la révolution. Des terres communes, la création d’écoles, de coopératives de femmes, des comités d’entraide, tout ça gérer ensemble pour tous. On donne même des cours de politique avant et après la messe! Une prise en main incroyable, mais difficile. La pauvreté y reste criante, les femmes peines à pouvoir s’intégrer, l’école est souvent propagande grossière et les dissensions sont nombreuses. Tout n’est pas rose (ou plutôt noir et rouge!). Beaucoup de groupes locaux et internationaux s’efforcent de soutenir les initiatives de ces collectivités. Ce combat mérite grandement d’être connu et encouragé. Peut-être qu’en démontrant par l’exemple les possibilité de ce type d’organisation elle fera de nouveaux adeptes… C’est encore loin d’être un succès. Marcos incarne le fantasme de la révolution, alors que les paysans sont la révolution.



Vive la révolution Zapatiste!