mercredi, février 22, 2006

Nouvelles du Sud, 16 février 2006

Par, P.-O. Laforge, collaborateur des carottes.

Préval Prezidan

On apprend aujourd’hui l’élection, au premier tour, de René Préval avec 51,15% des votes. Le tout s’est déroulé dans les règles de l’art, des centaines de bulletins de votes retrouvés aux poubelles, de l’intimidation de la violence, bref un merveilleux fouillis. Finalement la communauté internationale et la (non-)autorité Haïtienne ont jeté la serviette face à ce magnifique bordel. On réparti les restants, on ferme les yeux sur ceci, cela et voila le gagnant, maintenant arrêter de tout brûler! Voila le nouveau messie Haïtiens installé sur le trône.


Marketing et révolution

La otra campaña du très célèbre subcommandante marcos, ou plutôt du Delegado Zero, est de passage dans la région de Oaxaca au Mexique. Cet État, à forte proportion indigène fait face à de sérieux problèmes de pauvreté et de harcèlement envers les communautés autochtones. Le très photogénique Marcos, avec son passe-montagne, ses ceintures de balles et ses prouesses littéraires, a su rallier les progressistes du monde entier à la recherche d’un symbole révolutionnaire et romantique. Déguisé en Che ou en Villa, il a eu le mérite d’attirer l’attention mondiale sur ces poèmes, mais aussi sur la lutte des autochtones d’Amérique Centrale et de leur tragique extermination qui a cours depuis plus d’un demi millénaire. Le 1er janvier 2006, il sort de la forêt Lancandona sur sa motocyclette (ça ne vous rappel pas un certain Che Guevara?) pour propager la parole des peuples autochtones et de la gauche mexicaine. Je ne critique pas du tout cette stratégie qui a le mérite de faire connaître la cause au monde entier. Mais, selon moi, la réelle révolution zapatiste est ailleurs. Elle se trouve dans les territoires autonomes du Chiapas. L’E.Z.L.N. (Ejército Zapatista de Liberacion Nacional) en se réappropriant de nombreuses propriétés (ranchs, domaines, terres agricoles) à permis à des centaines de familles de descendre des montagnes. C’est la création des territoires rebelles, qui deviendront des acquis de la révolution. Des terres communes, la création d’écoles, de coopératives de femmes, des comités d’entraide, tout ça gérer ensemble pour tous. On donne même des cours de politique avant et après la messe! Une prise en main incroyable, mais difficile. La pauvreté y reste criante, les femmes peines à pouvoir s’intégrer, l’école est souvent propagande grossière et les dissensions sont nombreuses. Tout n’est pas rose (ou plutôt noir et rouge!). Beaucoup de groupes locaux et internationaux s’efforcent de soutenir les initiatives de ces collectivités. Ce combat mérite grandement d’être connu et encouragé. Peut-être qu’en démontrant par l’exemple les possibilité de ce type d’organisation elle fera de nouveaux adeptes… C’est encore loin d’être un succès. Marcos incarne le fantasme de la révolution, alors que les paysans sont la révolution.



Vive la révolution Zapatiste!

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